C'est un conte de fées d'aujourd'hui qui se passe à NYC (et donne une envie presque irrésistible de vivre dans ce Manhattan-là), un "teen movie" sans doute assez convenu et bourré de clichés mais très joli et que j'ai regardé avec plaisir. La jeune danseuse (Ruby) est à tomber et elle danse avec une grâce merveilleuse. Le jeune violoniste (Johnnie) est lui aussi très beau, joue du violon en virtuose et en plus, il compose. Ils se rencontrent dans le métro, se plaisent au premier regard, etc. etc. Et malgré diverses péripéties malencontreuses, tout finira par s'arranger. Ce conte moderne vaut bien sûr par ses numéros de danse, très réussis (surtout celui final que je reverrais sans me lasser encore et encore). Mais aussi par le couple exceptionnellement charmant que forment Ruby (Keenan Kampa) et Johnnie (Nicholas Galitzine).
La mise en scène, le casting, la photographie sont plutôt bons ; le montage est nerveux, le film ne connaît aucun temps mort et notre attention ne fléchit pas.
L'introduction, par exemple, est très astucieusement construite (découpée, montée). En 3 petites scènes (3-4 minutes), l'histoire est campée et on a fait connaissance avec ses protagonistes principaux. 1. (plan d'ouverture du film) Un jeune homme joue du violon, (on décadre) il joue, torse nu, chez lui, assis sur le bord du lit. Il parle en voix off. Cut. 2. Une jeune femme dans un taxi avec sa mère découvre Manhattan (dont on a d'abord eu une vue générale). Sa voix off nous fait comprendre qu'elle débarque à New-York pour y démarrer une carrière d'apprentie-danseuse. Un peu après, le taxi s'arrêtera devant le Conservatoire des Arts de Manhattan (MCA). Cut. 3. Retour-caméra sur le jeune violoniste : on comprend que la jeune danseuse et lui vont être amenés à se rencontrer. La caméra descend à la verticale, du violoniste au bord de son lit et de celui-ci au plancher qu'on voit parcouru de secousses ; elle traverse toute l'épaisseur du plancher, arrive dans l'appartement du dessous sur deux puis toute une bande de jeunes mecs et meufs qui se lancent dans une démonstration de danse hip-hop... Et nous voilà introduits, mine de rien, à ce qui formera l'arête centrale de l'histoire, à tous les acteurs du numéro final et point d'orgue du film. Ceci pour dire que Michael et Janeen Damian (lui scénariste-réalisateur, elle co-scénariste) ont un vrai savoir-faire (peu importe les conditions de son acquisition, en l'occurrence... "Les Feux de l'amour") et le prouvent tout au long du film. Entre autres, par une excellente utilisation de la musique pour faire comprendre au spectateur (ou le préparer à) certaines évolutions de l'histoire.
Intellectuellement, cinématographiquement, rien de nouveau sous le soleil, sans doute. Pour autant, mes yeux, mes oreilles et peut-être même mon coeur ont passé 97 minutes fort agréables... pendant que mon cerveau prenait des vacances.