Basket Case sorti en 1982 est le tout premier film du cinéaste underground Frank Henenlotter . Ce jeune new-yorkais biberonné au cinéma d'exploitation de la 42éme rue nous livre avec Frère de Sang un petit film d'horreur presque amateur tourné pour presque rien et en semi clandestinité dans les rues de New-York.
Le film raconte l'histoire de Duane Bradley un jeune homme qui débarque à New York comme un touriste avec un grand panier en osier sous le bras. Prenant ses quartiers dans un hôtel miteux de la ville il entreprend alors une terrible vengeance en lien avec son passé.
Premier film bancal avec bien plus d'envies que de moyens et de maîtrise Frère de Sang commence à franchement accusé le poids de son age un peu loin de son aura de film culte de l'époque des vidéos club et de la VSH. Même si ils participent encore pour beaucoup au charme du film les nombreux défauts se font peut être de plus en plus visibles au fil du temps comme la direction d'acteur très approximative donnant la sensation d'excès de jeu permanent, la mise en scène très fonctionnel et peu inspiré d'Henenlotter, les décors improvisés , le scénario bourré d'incohérences et les effets spéciaux plus que rudimentaires.
Malgré tout cela le film demeure une réussite à de nombreux égards à commencer par le regard que porte Henenlotter sur la faune des bas fonds de New-York entres les putes, les dealers qui vendent leur came comme des camelot, les salles d'exploitation avec leurs films de kung-fu, les peep show et un catalogue de personnages et de tronches qui transpirent la réalité de leur époque. Il y-a aussi dans le film un côté délicieusement grotesque avec ce mélange d'horreur, de violence et d'humour (volontaire ou non). Le jeu outrancier de quelques scream-queen semblant sortir d'un John Waters et hurlantes à la vision d'un monstre caoutchouteux permettent déjà en soit de passer un très bon moment.
On pourrait alors croire que le film n'est que con et mal foutu (ce qui serait déjà pas mal) mais il offre aussi une chouette réflexion sur l'apparence et la monstruosité du corps dans le regard de l'autre pour se terminer sur un dernier plan carrément surprenant et touchant .