Critique : Friends With Kids (par Cineshow)

Première réalisation de Jennifer Westfeldt que l’on connait davantage pour ses rôles au sein de séries comme Private Practice, 24h chrono ou Grey’s Anatomy, Friends With Kids part d’un postulat plutôt propice à de bonnes choses, qui consiste à dire que l’on ne voit plus ses amis lorsque l’on devient parents. Sans révolutionner quoi que ce soit, entre de bonnes mains, on pourrait obtenir un résultat intéressant surtout en avançant un tel casting. D’ailleurs pour être honnête, c’est uniquement sur le nom de Kristen Wiig que j’ai montré un intérêt pour ce film, l’actrice du Saturday Night Live m’ayant fait mourir de rire dans Meilleures Amies, l’une des comédies les plus intéressantes de l’an passé.

Alors si comme moi c’est pas association d’idées que vous envisagiez d’aller voir Friends With Kids, espérant y retrouver une folie naturelle et un grand moment de rire, passez votre chemin car vous allez repartir déçu. Déçu non seulement parce que le film n’est pas très drôle, mais surtout parce qu’il se révèle dans sa seconde moitié franchement médiocre, enchaînant les pires clichés des romances vues outre atlantiques sans afficher la moindre tentative pour emprunter un chemin qui lui est propre. Malgré une affiche qui vend quasiment un film choral avec tous ces visages heureux rappelant votre cercle d’amis, le film se concentre majoritairement sur le couple composé par Jennifer Westfeldt et Adam Scott. Ils sont amis d’enfance, se connaissent par cœur, mais ne s’aiment pas. Lui est un véritable castor et fornique avec tout ce qui passe dans son périmètre, elle est plus sage, plus romantique… Pourtant, dans ce monde de brutes, ils se disent à un moment que ce serait pas mal de procréer puisque après tout, ils s’entendent mieux qu’un vrai couple. Une décision originale pour l’entourage et pas forcément simple à accepter qui sera bien évidemment à l’origine d’une naissance de sentiments que personne, oh non, personne n’avait pu voir venir avant…

Je t’aime d’amitié, je t’aime, moi non plus, en fait si je t’aime… Voilà à quoi pourrait se résumer le film qui s’étend bien inutilement en longueur du fait d’énormes maladresses de mise en scène de la part de réalisatrice qui fait ici ses premiers pas derrière la caméra. On aurait pu être indulgent mais le fait qu’elle occupe également largement l’écran fait qu’on ne le sera pas vraiment. C’est assez simple, Jennifer Westfeldt se révèle insupportable du début à la fin, multipliant les mimiques pachydermiques et offrant une finesse de jeu qui pourrait lui garantir un rôle directement dans Santa Barbara. Avec sa bouche refaite au bistouri l’empêchant d’avoir un sourire naturel, elle détruit son propre film à chaque apparition et donne régulièrement des envie de gifles tant cannibalise tout le reste du casting par sa faiblesse de jeu. Un bien triste constat pour un film qui sera entré dans un ventre mou pas désagréable s’il ne s’était pas pris tous les écueils possibles dans sa seconde moitié. Une seconde moitié qui permettra l’introduction de Megan -nichons- Fox qui nous livre une énième prestation de « bonasse » fantasmée par tous les hommes de son entourage. Gourde, potiche, celle qui fut la star des deux premiers Transformers ne semble plus jouer que des rôles de secondes zones dans lesquels sa poitrine est l’argument de vente numéro un (il suffit de voir son caméo dans The Dictator pour s’en convaincre)

En piochant à droite à gauche sans vraiment trouver sa propre destinée, le film de Jennifer Westfeldt ressemble davantage à l’assouvissement d’une plaisir égoïste plutôt qu’à une vraie proposition de cinéma. En offrant des rôles tout à fait anecdotiques aux meilleures actrices de son casting (Kristen Wiig ou Maya Rudolph également au casting de Meilleures Amies), la réalisatrice passe à coté de ses arguments phares et privilégie des pistes déjà vues mille fois, et ce n’est clairement pas son regard peu inspiré qui dynamisera quoi que ce soit. S’il tire par moment du coté de En cloque mode d’emploi avec les sempiternelles séquences liées à la grossesse qui, lorsqu’elles sont bien vues, peuvent se révéler très fun (pas comme dans Ce qui vous attend si vous attendez un enfant sorti récemment), Friends With Kids n’arrive jamais au niveau de son modèle en raison d’une volonté pas vraiment compréhensible d’en sortir tous les éléments un peu caricaturaux et « trash » pour au final, aboutir sur un produit bien creux et dénué de caractère. Le regard porté par Jennifer Westfeldt sur la parentalité ne fera pas date dans l’histoire du cinéma malgré quelques bonnes tentatives. Reste un casting de second rôles pas désagréables et un début plaisant, mais cela ne sera pas suffisant pour sortir son film de la déconfiture générale, et de cette franche impression d’avoir affaire à un produit carrément has been. Comme on dit, circulez, il n’y a rien à voir…
mcrucq
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le 29 juil. 2012

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Mathieu  CRUCQ

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