La chair et le sang
Un véritable bijou de l'horreur anglaise 70's qui, dans un style très proche des films de la Hammer de l'époque propose une alternative tirant davantage sur l'horreur pure telle qu'elle existait...
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le 12 août 2014
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Frightmare est un petit film d'horreur britannique de 1974, une époque à laquelle la Hammer semble en plein déclin et que le studio Amicus tente lui de perpétuer la tradition de l'épouvante à l'anglaise. Durant les années 70 deux réalisateurs anglais vont tenter de mixer la tradition des grands studios du cinéma de genre britannique avec les audaces plus frontales de l'horreur à l'américaine. Si l'on connaît relativement bien Norman J Warren il est loin d'en être de même pour Peter Walker, le réalisateur de Frightmare. Cette critique sera donc l'occasion de donner un modeste petit coup de projecteur sur ce réalisateur atypique et méconnu.
Frightmare nous raconte une petite et gentille histoire de famille avec un couple qui est libéré de l'asile psychiatrique dans lequel il était enfermé depuis 15 ans pour meurtre et cannibalisme. Un retour à la routine et à l'anormal autour des deux filles du couple qui n'ont pas tout à fait la même définition des liens du sang.
Frightmare est un film extrêmement classique dans son approche du genre qui se fait ici par le biais d'un récit qui longtemps oscille longtemps entre le drame et le thriller avec of course une petite pointe d'humour noir so britsch. Nous allons suivre à l'écran un étrange quatuor composé donc de ce couple et de leurs deux filles qui sont en fait des demis sœurs dont l'une pense même que ces parents sont morts. Dans un premier temps le film a longtemps plafonné vers le 06 dans ma notation tant je trouvais l'histoire plaisante mais un peu trop molle et convenue surtout que l'intrigue tourne autour d'une sorte de secret de polichinelle pas trop subtil. Mais le film finit par nous embarquer autour de la peinture assez réussi de ces quatre personnages bien construits et des singuliers liens qui les relient ensemble. Le père de famille (Rupert Davies) est un homme plutôt débonnaire qui vit sous la domination émotionnelle de sa femme et qui semble prêt à accepter les pires horreurs par amour et sa fille (Deborah Fairfax) possède un profil assez similaire tentant de protéger à la fois sa jeune demi sœur de la nocivité familiale tout en essayant de garder un regard bienveillant sur son père et sa belle mère. Le versant plus maléfique est représenté par cette mère de famille manipulatrice, dominatrice, menteuse et souffrant de pulsions cannibales incontrôlables. C'est la comédienne Sheila Keith qui incarne à la perfection cette vieille dame indigne est très inquiétante véritable figure d'ogresse moderne qui incontestablement marque les esprits. Le film comporte quelques chouettes idées comme le fait que Dorothy Yates soit cartomancienne et qu'elle attire ainsi les âmes désespérées chez elle lui permettant entre divination et psychologie de savoir si elles sont des proies isolées propres à disparaître sans laisser de traces. Le mal est il génétique, en tout cas Debbie la fille de Dorothy est une délinquante juvénile qui possède elle aussi un goût assez prononcé pour le mensonge, la manipulation, le sang et la chair fraîche. Si le film est agréable à suivre lorsque les quatre personnages sont plus ou moins éloignés, la réunion familiale finale transporte Frightmare vers des sommets de tension et d'horreur psychologique
Frightmare est un chouette représentant de l'horreur britannique des années 70 qui tente de trouver sa place entre l'héritage de la Hammer et l'horreur à visage humain de l'Amérique. Une petite douceur à (re)découvrir et un réalisateur dont la filmographie demande sans aucun doute à être explorer.
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Créée
le 27 oct. 2021
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