De glace et de marbre

Le titre de mon article trahit le sentiment dans lequel ce film m'a laissé. Il faut dire qu'à force de cachetonner à tout va, on fait forcément du bon et du moins bon. Nicolas Cage est sans aucun doute l'acteur américain qui cachetonne le plus, tout cela pour soutenir un train de vie élevé, et pour faire face à la ruine supposément provoquée par son ancien manager Samuel Levin. En attendant, il y a un bon moment que Cage ne s'est pas retrouvé en position avantageuse, c'est même à se demander comment il peut encore trouver des rôles. Bon il est vrai que son talent n'est guère à remettre en cause, en tout cas pas son implication dans ses rôles : en effet, il apprend à chanter des airs d'opéra pour "Capitaine Corelli", à démonter et remonter une mitraillette les yeux fermés pour "Lord of War"...
Mais je ne suis pas là pour parler de Nicolas Cage (qu'au fond j'aime bien) mais plutôt de ce navet supplémentaire qui figure désormais dans son tableau de chasse établi en vue de sa survie. On pourrait classer ce long métrage parmi les séries B, si "Froide vengeance" n'était pas un téléfilm. Et encore, ce serait gentil, parce que là, il n'y a pas grand chose pour sauver cette chose du fiasco total. C'est même à se demander si les chaînes de télé ne se lancent pas dans une opération de sauvetage de l'acteur. Mais à mon humble avis, ce n'est pas avec ce type de production qu'elles vont y arriver. Pire, cela risque de provoquer l'effet inverse !
Car au programme, vous trouverez une pléiade d'incohérences et de facilités scénaristiques. c'est tellement flagrant que ça interpellera le téléspectateur. En tout cas, moi ça m'a interpellé. Ce qui fait que j'en arrive à la conclusion comme quoi il ne faut pas être difficile, et donc pas très regardant sur la qualité technique. Sauf que j'estime qu'il y a tout de même un minimum.
Mais enfin cela reste un beau gâchis car il y avait de bonnes idées, comme la relation père-fils dont le scénariste n'a visiblement pas trop comment la traiter. Pourtant j'ai trouvé que ça commençait pas si mal que ça, avec cette ombre qui sort de prison. Sauf que je me demande depuis quand on sort de taule aux heures obscures. Bon ok, ça doit être l'hiver, là où les jours sont le plus court, mais pas de froid hivernal à l'horizon. Ah mais j'y pense, c'est sûrement un hiver particulièrement doux, si doux qu'il a dû prendre l'apparence d'un été indien. De plus, 19 ans de placard, c'est censé laisser des traces, surtout quand l'homme en question est insomniaque ! Tiens d'ailleurs en parlant de ça, l'impossibilité de dormir ne semble pas marquer le visage : aucune cerne ! Et en plus le héros a su mettre à profit son long séjour derrière les barreaux, parce qu'il se porte plutôt bien le bougre : on a un Nicolas Cage plus bouffi que jamais... Bref ! Sitôt sorti, et le voilà en quête d'une malle enterrée avant d'être enfermé. Moi je veux bien qu'on me donne la marque de cette fichue mallette, parce que dis donc, qu'est-ce qu'elle est bien conservée !
A cela on notera des raccourcis faciles. Ok il retrouve aisément son ami de toujours, à qui il demande comment retrouver les responsables de sa mise en détention. Je ne doute pas qu'il a eu les informations utiles pour assouvir sa vengeance, sauf que ce n'est en aucune façon proposé à l'écran. Il en ressort un récit haché pour un téléfilm d'action dramatique au rythme un tantinet soporifique et que même la musique ne parvient pas à transcender.
Et puis que dire de cette pseudo-romance, elle aussi traitée de façon plus que maladroite ? Et je ne parle même pas de l'idée générale qu'on a vu maintes et maintes fois. Après tout, en dépit de quelques bonnes idées mais très mal exploitées, ça ne reste qu'une banale histoire de vengeance dépourvue de réelles surprises.
Alors s'étaler davantage sur cette petite production du petit écran serait accorder plus d'importance qu'elle n'en mérite tant elle m'a laissé froid. Vous voilà prévenus.