Il faudrait un jour régler son sort au genre des "comédies dramatiques", classification fourre-tout où on balance tous les films qu'on ne peut pas mettre ailleurs. Mais ils sont rares, ces cinéastes capables de faire une vraies comédies avec de véritables enjeux dramatiques ou de jouer à la frontière (pourtant mince) entre les deux domaines. Woody Allen, Marcel Pagnol ou Emir Kusturica y réussissent très bien.
Mais pas Judd Apatow, manifestement.
Et pourtant, il est impossible de dire que son film est un échec.
C'est la partie qui se veut comique qui est complètement loupée. Les deux personnages principaux sont des comiques de stand-up. Et lorsqu'on les entend faire leur travail, on est au bord de l'affliction. Ils ne parlent de de couilles et de bites. Tout tombe à plat. Au fil d'une réplique, on pourrait penser que ce choix est volontaire, mais ça n'empêche que c'est lourd.
On a parfois quelques passages un peu plus souriants (j'ai bien apprécié l'Australien incarné par Eric Bana et là, le film y gagne à être vu en VOST), mais c'est assez rare.
L'aspect dramatique est nettement plus convaincant, surtout qu'il s'appuie sur d'assez bons personnages.
Le premier d'entre eux, incarné par Adam Sandler, est un comique qui a réussi sa carrière. Riche et célèbre, il apprend un jour qu'il est atteint d'une forme de leucémie. Une question devient incontournable : peut-il continuer de vivre comme il l'a fait jusque là ? Il n'a aucun ami, juste des relations. Aucune famille, juste des coups d'un soir.
Il va engager un apprenti comique comme factotum. Il va alors avoir sa seule relation vraiment sincère.
Les deux acteurs sont très bons, les personnages sont convaincants, l'ambiance est souvent mélancolique. Ces scènes sont les plus agréables du film.
C'est vrai que le scénario ressemble à un assemblage de scènes disparates. Le rythme est lent (mais jamais vraiment ennuyeux). Certaines scènes sont inutiles (on a parfois l'impression qu'il y a du matériaux pour plusieurs films). C'est maladroit. Mais le résultat est sympathique.