Galaxy aussi connu sous les titres de Galxy Destroyer et Battle For The Lost Planet est le second film de Brett Piper un bien sympathique réalisateur du New Hampshire dingue d'effets spéciaux et bricoleur de ce que l'on appelle parfois un peu péjorativement des films de garage. Avec bien plus de foi que de moyens ce bon Brett Piper réalisera une bonne vingtaine de films remplis de monstres, d'extra terrestres, de bimbos, de gros durs et de créatures zarbis avec un évident amour de la série Z et surtout une générosité et une sincérité qui le démarque des opportunistes fabricants de nanars conscients de l'être au kilomètre. Si le film le plus "connu" de Brett Piper reste A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell toute sa filmographie est un joli poème à la série Z avec des titres tels que Bite Me - Shock-O-Rama - Bacterium - Arachnia - Psyclops ou Mutant War (Suite de Galaxy Destroyer). Sorti en 1986, Galaxy est une grosse série Z qui flirte avec le nanar mais le film est tellement généreux et rempli de second degrés qu'il est finalement super réjouissant à regarder même au premier degré.
Galaxy c'est l'histoire de Harry Trent un anti héros moyennement charismatique qui après avoir dérober une cassette audio de la plus haute importance se retrouve contraint de s'échapper à bord d'une navette spatiale. Le pauvre se retrouve dans un vaisseau qui n'avait pas fait sa révision et dont la direction ne fonctionne plus. Voilà comment Harry se retrouve perdu dans l'espace durant cinq ans en attendant que le vaisseau qui tourne en orbite non stationnaire retrouve le chemin de la terre. C'est impuissant que de l'espace Harry assiste à l'attaque de la terre par des aliens avant de retrouver plus tard cette même terre qui ressemble à un monde post apocalyptique.
Galaxy c'est tout ce que j'aime dans la série Z avec cette générosité et cette imaginaire propre à l'enfance qui seul reste capable de créer des mondes extraordinaires avec trois fois rien. Si vous avez l'esprit trop cartésien, si la vraisemblance vous tient à cœur et si vous êtes allergiques aux incohérences alors vous pouvez passer votre chemin car presque rien ne tient tout à fait debout dans le script rocambolesque de ce type qui passe cinq ans dans l'espace après avoir chourer une navette spatiale et revient frais comme un gardon sur terre pour combattre les aliens. Mais comme disait l'autre , l'important c'est d'y croire, et même si Brett Piper truffe son film d'un second degrés qui fait merveille il ne se moque jamais de ce qu'il raconte. Presque aussi dépourvu de talent que de moyens Galaxy nous offre tout de même un spectacle avec des vaisseaux spatiaux, des combats intergalactiques, un monde post apocalyptique, des hordes de barbares, des bastons, des explosions, des dinosaures, des savants fous et des mutants. Bien sûr tout est en version ultra-cheap et mal foutu mais tout est bel et bien là quand même. Et puis moi je dois avouer que j'adore ça les maquettes et les miniatures, les transparences un peu foireuses, les monstres en stop motion, les maquillages approximatifs, les costumes qui semblent sortir de la malle d'un vieux grenier, les mate painting un peu nases , les décors de friche industrielles, les bruitages de lasers qui font "pfiou tuup biiip et chtonk" et y'a même des mannequins en mousse qui tombent des tours de garde , que demandez de plus ?? Galaxy ressemble furieusement à du bis italien pur jus, à du gros Z qui tâche les yeux mais ça reste divertissant de bout en bout.
En tout cas moi je me suis franchement bien marré devant ses extra-terrestres avec un nez entre le cochon et l'éléphant qui donne surtout l'impression qu'ils ont une grosse teub molle au milieu du visage. J'ai adoré lorsque pour tromper l'ennui dans l'infini sidérale notre héros se dessine un ridicule croquis de gonzesse à gros nichons sur son oreiller avant de faire des galipettes avec. J'ai également beaucoup aimé les bikers survivants fringués comme dans un sous Mad Max de la grande époque des post-apo ritals. Mais le plus fort c'est que l'on ne rit pas qu'au dépend du film et que Brett Piper truffe son film de jolis moments de comédies assez savoureux comme lorsque notre héros interroge un charismatique chef de résistance semblant s'être retiré en forêt pour recueillir courageusement les survivants et que ce dernier qui cultive de l'herbe à fumer avoue pragmatique avoir toujours vécu en forêt et n'avoir accueilli les autres que lorsque il n'avait plus de cartouches pour flinguer ceux qui s'approchaient de chez lui. Il y-a dans Galaxy un savoureux et volontaire sens du décalage qui fonctionne à merveille qui fait que le film ressemble souvent à une merveilleuse cour de récréation dans laquelle on s'embrouille sur les règles puériles d'un combat à mort : "Bon Ok si tu me tue, après tu pourras me demander ce que tu veux".
Quand on leur dit que c'est impossible les cartésiens renoncent mais les rêveurs , les fous et les artistes persistent quitte à tout réinventer. On a du souvent dire non à Brett Piper mais pour le plus grand bonheur des bisseux il a fait ses films tout de même, juste pour le plaisir de faire des images et de raconter des histoires aux cinéphiles pas sages.