Les salauds et les connards
Pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal avec cette première partie que je trouve étriquée et obscure dans le sens où le film n'est pas très clair avec ses personnages et leur évolution. Par contre, nous tendre un manichéisme promis entre Khan et Singh, les petits et les grands, cela le film le fait. Mais est-ce là tout l'exercice ?
Les petits et les grands. Génération après génération, les petits se cassent les dents.
A la première seconde où le film commence, après la flopée des maisons de productions folkloriques, nous apprenons que la vision de l'humanité se divise en deux : les salauds (les petits) et les connards (les grands).
Pendant tout le film, on suit davantage les Khan. Mais je défie quiconque d'avoir une empathie pour ces salauds qui imitent les connards de la bourgeoisie, pour ces salauds qui maltraitent les femmes et qui ont la lâcheté dans les veines.
En ce moment, on parle beaucoup de l'Inde : d'un côté, les femmes indiennes se rebellent contre la violence sexuelle, d'un autre un affrontement entre hindous et musulmans fait 4 morts pour une note de restaurant impayé. C'était en Janvier 2013. Ces informations m'ont interpellé et ce film me les rappelle car, en effet, le cinéma est une plaie en Inde. Singh le dit, à un moment : tant qu'il y aura du cinéma en Inde, les gens seront bernés par les héros qu'ils ont en tête. Là où le bât blesse, c'est que ce film ne prétend aucunement sortir des sentiers battus ni être davantage plus critique. Cette trahison artistique m'a rappelé le film de Dominic Sena "Opération Espadon" où le personnage incarné par Travolta fait une critique acerbe du cinéma hollywoodien. Aujourd'hui, tout le monde sait à quoi s'en tenir avec Opération Espadon. Ce n'est pas parce qu'on offre le visage d'une critique que le film est plus légitime dans sa manière de paraître. Loin de là !
Je n'ai pas été touché par l'offre marketing : on nous vend ce film comme dans la lignée des Tarantino, des Scorsese et Coppola. Au-delà du fieffé mensonge, j'avais davantage envie de retrouver l'esprit des Elections 1 & 2 de Johnnie To.
Peine perdue ! La fresque d'une filiation masculine à partir des années 1940, sous la colonie britannique, dépeint une vengeance atavique sans vraiment de psychologie. On suit la survie et les coups d'épées dans l'eau de ce ces petits salauds avec un grand catastrophisme, qu'il soit d'ordre narratif ou moral.
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