Il y aura un avant et un après "Gangs of Wasseypur" dans ma vie de cinéphile... Cinéphile à deux sous qui n'avait jamais vu de film Bollywoodien jusqu'ici, refusant catégoriquement de me farcir tout le kitch folklorique que cela impose. Je me suis finalement laissé tenter par cette fresque politico-mafieuse de 5h20, racontant une lutte de pouvoir de 50 ans, du grand père aux petits fils.

On entend "Le Parrain" d'un côté, Scorsese pour certains, Tarantino pour d'autres mais "Gangs of Wasseypur" est avant tout un film qui puise dans la culture Indienne. Réunissant tout le folklore nécessaire, des soap opera au rituel de mariage, de la danse à la religion, le réalisateur transforme le tout en un feu d'artifice géant ! L'utilisation de la musique est l'exemple le plus frappant d'une oeuvre qui transpire le safran par tous ses pores. Les dizaines de chansons apportent la touche Bollywoodienne qu'Anurag Kashyap s'amuse à pervertir avec un plaisir communicatif. Que ce soit lors d'un scène romantique ou en plein milieu d'une fusillade, le mariage de l'image et de la musique provoque quelques orgasmes cinématographique !
J'ai eu l'agréable sensation d'en apprendre beaucoup sur les coutumes et les moeurs d'un pays à travers une histoire aussi dense que divertissante et qui n'oublie jamais de nous faire rire au milieu ce bain de sang permanent. Les acteurs sont convaincants et tous les personnages possèdent un certain charisme. Mention spéciale à celui qui est à l'origine de tout Shahid Khan dont l'affrontement dans la boue le rend aussi mystique que le One Eye de NWR. Son petit fils Faizal n'est pas en reste et il parvient sans mal à effectuer la transition entre le drogué chétiffe du début et le parrain sanguinaire qu'il deviendra par la suite. Au milieu des deux, Sardar campe parfaitement le gangster coureur de jupon, aussi effrayant quand il drague que lorsqu'il manie le sabre...

Le film à les défauts de ses qualités. Un peu fourre tout, tirant dans tous les sens, il n'en demeure pas moins rempli d'idée de mise en scène, d'associations image/musique foudroyantes le tout s'appuyant sur une structure scénaristique très solide qui n'empêche malheureusement pas de se sentir quelques fois perdu, surtout dans la première partie. Oeuvre frénétique à l'ambition démeusurée, "Gangs of Wasseypur" offre aux spectateurs un voyage sanglant au coeur d'une Inde méconnue sur fond de soif de pouvoir. Un voyage que je vous conseille et que vous ne devrait pas oublier de sitôt.
Anyo
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Chefs d'oeuvres du Monde et 2013

Créée

le 22 juin 2013

Critique lue 513 fois

12 j'aime

Anyo

Écrit par

Critique lue 513 fois

12

D'autres avis sur Gangs of Wasseypur : 2ème partie

Gangs of Wasseypur : 2ème partie
LeJezza
9

Famille, pouvoir et vengeance

Ayant vu grâce à l'initiative d'un cinéma parisien le film dans son intégralité en une fois, je ferais ici la critique du film complet (c'est-à-dire des deux parties). Sur la papier, Gangs of...

le 21 déc. 2012

4 j'aime

Gangs of Wasseypur : 2ème partie
Pom_Pom_Galli
8

Critique de Gangs of Wasseypur : 2ème partie par Pom_Pom_Galli

Ayant plutôt apprécié la première partie, c'est en toute logique que je me suit attelé à la seconde. C'est cette fois-ci au tour de la troisième génération des Khans de venger la mort de leur père et...

le 14 juin 2015

3 j'aime

Gangs of Wasseypur : 2ème partie
JimAriz
8

Critique de Gangs of Wasseypur : 2ème partie par JimAriz

Le cinéma indien a débarqué sans prévenir à Cannes en 2012, et de quelle manière ! Un diptyque de plus de 5 heures, film sur une mafia indienne et une guerre des clans qui dure sur trois générations...

le 29 mai 2014

3 j'aime

Du même critique

Game of Thrones
Anyo
8

(R)évolution télévisuelle

HBO a régné sur le petit écran pendant une bonne dizaine d'années avec des séries comme "Oz", "Les Sopranos", "Six Feet Under", "The Wire", "Deadwood" et j'en passe. Avec l'arrêt des "Sopranos" et...

Par

le 6 juin 2012

143 j'aime

24

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Un prophète
Anyo
9

Merci Monsieur Audiard

Le cinéma français d'aujourd'hui c'est quoi ? C'est son film le plus cher : "Astérix aux jeux olympiques", c'est Michael Youn qui réalise, c'est la dernière miss météo qui joue les premiers rôles,...

Par

le 18 déc. 2010

99 j'aime

4