Unité de lieu, unité de temps, unité d’action font du film de Claude Miller « Garde à vue » une tragédie policière dont l’intensité dramatique tient le spectateur en haleine. Maître Martineau (Michel Serrault) est notaire dans une petite ville de province où Claude Chabrol aurait pu planter sa caméra. Jérôme Martineau est un notable, fils de notable, il est né dans les beaux quartiers de la ville et a hérité de l’étude de son père. Est-il pour autant au dessus de tout soupçon ? Ses fantasmes, pour ne pas dire ses perversions sexuelles, Chantal (Romy Schneider) en a pris rapidement pris conscience lors de leur voyage de noces à Venise. Mais c’est une conversation qu’elle va surprendre entre son mari et une petite nièce de huit ans qui va la détourner irrémédiablement de son époux, c’est à ce moment qu’elle va le prendre en horreur, jusqu’à le soupçonner d’être l’auteur du viol et du meurtre de deux fillettes découverts dans la ville au cours des dernières semaines. Pour elle, Jérôme est le coupable idéal. L’inspecteur Gallien (Lino Ventura) ne peut pas se contenter de simples présomptions et va, avec l’aide de son collègue Belmont (Guy Marchand), interroger Martineau au cours de cette nuit de la Saint Sylvestre. Un échange tendu, souvent ironique ou cynique, soutenu par la virtuosité des répliques ciselées de Michel Audiard et par le talent de ce trio d’acteurs. Un film sorti en 1981, couvert de récompenses à la cérémonie des César, et qui n’a pas vieilli, à voir et à revoir, pour les dialogues et le jeu des acteurs.