Comme un Jardin à l'anglaise...
Une beauté venant de nulle part. Voilà ce qui vient à l’esprit après avoir vu (et revu) cette petite perle.
Zach Braff pour ma part je m’en fiche un peu d’ailleurs Scrubs c’est un peu débile comme série, le reste du casting c’est la même chose, des visages déjà aperçus par ci par là mais rien d’important.
Cependant Portman c’est autre chose, elle a le mérite d’être admirablement belle (faut l’avouer) et à cette époque, au courant des années 2000, de choisir de jouer dans des films qui lui forge une réputation d’actrice décalée, un peu à part, qui ose (Closer, Free zone, là où le cœur nous mène, Hotel chevalier, V pour Vendetta…)! Je l’avoue ça a été et c’est toujours malgré ses récents navets MON actrice favorite.
Enfin bref, ma critique n’est pas totalement objective, cela fait plus d’un an que je n’ai pas revisionné Garden state mais le souvenir est encore là (je l’ai vu une dizaine de fois) et le souvenir est toujours le même : Un concentré d’émotion.
Scénario assez basique certains diront du « vu et revu ». Un mec un peu coincé souffrant de migraines retourne dans sa petite ville natale dans le trou du New jersey pour assister à l’enterrement de sa mère. Il renoue dès lors des liens avec ses amis d’enfance et surtout son père avec qui il a des difficultés à communiquer.
De fil en aiguille dans la salle d’entente du radiologue ce jeune homme rencontre une fille encore plus décalée que lui pas si belle que ça mais plutôt amusante, une relation s’établit dès lors entre eux, entre amitié et amour, folie et humour.
C’est dans un univers plutôt proche de la réalité sans artifices, sans exagération et sans couches de maquillages qu’on prend plaisir à découvrir cette petite histoire.
Vous me direz où est donc la force du film ? j’y viens !
Tout d’abord une simplicité qui séduit, simplicité qui passe par le tempérament des personnages choisis. Andrew bien interprété par Zach braff est le mec un peu paumé, triste, souffrant de migraines, approchant de la trentaine toujours célibataire, un peu timide et coincé. Lorsqu’il revoit ses amis d’enfance il se rend compte qu’ils n’ont pas vraiment évolués : entre soirées puérils, flemmardises, petites magouilles et jobs instables, ils représentent cette jeunesse qui ne veut pas grandir ou qui n’en a pas les capacités.
Natalie Portman alias Sam est la fille adorablement louche au grand cœur autant proche de ses animaux que de son frère adopté et de sa mère poule. Une fille plutôt joyeuse en apparence, un peu gamine et pourtant très mature qui se cache derrière les apparences.
Dès lors la simplicité des personnages séduit, la simplicité des situations également comparables à des instants de vie que l’on peut vivre tous les jours et qui pourtant passent inaperçus.
La simplicité cependant ne suffit pas à en faire un film unique. Cette simplicité est un minimum travaillée avant de devenir envoûtante. Le choix de la bande originale joue un grand rôle (Simon & Garfunkel, The Shins, Cary Brothers entre autres) et correspond à une génération certes, sans doute la mienne.
L’utilisation des slows motions est judicieuse et éternise certaines scènes dans l’esprit. Quoi qu’il en soit, l’univers assez morbide et sombre est également un point fort, loin des artifices. C’est dans une déchetterie que se déroule la plus belle scène du film.
Enfin, un film envoûtant de par son aspect « road-trip »à travers le périple et les péripéties d’un personnage qui se fait traîner d’endroit en endroit par ces amis tous plus loufoques les uns que les autres, puis il se trouve une compagne qui l’accompagne un peu partout de bizarreries en bizzareries, ils s’emballent dans un voyage qui va les rapprocher et les faire évoluer face à leurs craintes et leurs problèmes respectifs.
En somme, Garden State s’admire comme on admire un jardin à l’anglaise, un véritable désordre ordonné. Un concentré d’émotion pour qui se laissera envoûter.