GasLand Part II par Roland Comte
Depuis Gasland I (sorti en 2010), Josh Fox en a sorti un autre, Gasland II (2013). Le premier film était un constat. Pour le second, le réalisateur a tiré leçon des critiques qui avaient accueilli son premier film : on lui avait reproché qu’il ne fournissait pas assez de preuves scientifiques, que son enquête était partiale et incomplète. Le succès du 1er film lui a permis de voir plus grand : il se rend en Australie où l'on commence à "fracker" (mêmes causes, mêmes effets, veut-il démontrer). Il rencontre davantage de spécialistes, certains issus de l'industrie dont il dénonce les méthodes. Il essaie aussi de rencontrer les élus du Congrès américain. Sur 500, moins d’une quinzaine lui répondent. Certaines de leurs réponses font froid dans le dos et démontrent, preuves à l’appui que la majorité des membres du Congrès se sont pliés aux desiderata des grandes compagnies pétrolières. De fait, malgré quelques victoires pour les anti-gaz de schiste, comme un moratoire signé dans l'État de New York, les puits continuent à essaimer à grande vitesse outre-Atlantique. Josh Fox, comme des millions d’Américains, avait cru en Barack Obama et en sa capacité de faire obstruction aux lobbies en tête. Comme sur d’autres sujets, une fois réélu, Obama a renoncé à défendre l’environnement et la santé de ses concitoyens et il a autorisé et même amplifié l'exploitation des gaz de schistes dans 34 États américains sur 50. Ce même président est à l'origine de la "Global Shale Gas Initiative", un mouvement visant à promouvoir l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels à l'échelle mondiale. Le constat est sans appel : seuls les citoyens et leur mobilisation pourront s’opposer à l’exploitation des gaz de schistes. Cela vaut uniquement pour nos pays démocratiques et développés mais que se passera-t-il dans le Tiers-monde où les élites sont corrompues et la démocratie inexistante ?