Avec comme uniques accessoires une chaise, une bouteille d'eau et un smartphone (accessoires qu'il utilisera sûrement moins d'une dizaine de minutes), Gaspard Proust tient le spectateur en éveil pendant 1h40.
Passant d'un sujet à un autre avec une fluidité géniale, on retrouve l'humour corrosif qu'on lui connaissait grâce à Laurent Ruquier ("On ne demande qu'à en rire" à la TV et "On va s'gêner" à la radio) puis grâce à Thierry Ardisson (pour lequel il succède à Stéphane Guillon dans "Salut les terriens !").
"Gaspard Proust tapine" est son 3ème spectacle. Cela se ressent car l'humoriste est particulièrement à l'aise sur scène. Tout ce dont il a besoin, c'est de se lancer dans un sujet et il partira à droite à gauche pour finir sur un sujet totalement différent. Entre temps, il aura dézingué les ouvriers, la gauche, les japonais, etc, etc ...
En un sens, il me fait penser à Fabrice Eboué. C'est un peu le même style d'humour : on sait que socialement on ne devrait pas rigoler mais on s'en moque parce que ça nous fait rire et ça nous fait plaisir. Humour noir, humour misogyne, cynisme ... Proust c'est tout ça et pas seulement. C'est aussi beaucoup de références littéraires ou sociologiques qui, mine de rien, émaillent tout le spectacle et offrent un second niveau de lecture, tout aussi jouissif.
Gaspard Proust ose tout mais toujours avec classe et sous les aspects d'un personnage d'odieux connard. Cela va lui faire perdre une partie du public, sans aucun doute, mais j'ai l'impression que la majorité accroche quand même à cet humour dérangeant et décapant.