Gate II
5.2
Gate II

Film de Tibor Takács (1990)

Il en faut du courage pour venir à bout de ce second opus...

The Gate 2, un film qui faillit ne pas voir le jour. La Fissure en 1987 a du faire son petit effet, et a d’ailleurs rapidement eu un statut de film culte. J’admet d’ailleurs sans honte que dans ma lointaine jeunesse, ayant découvert le film sur M6 avec les Jeudis de l’Angoisse, j’adorais ce film. Puis j’ai grandis, et mon esprit critique a reprit le dessus. Car il faut bien l’avouer, ce n’est pas fameux. Tibor Takacs, le réalisateur, enchaîne alors fin 1988 sur le tournage de cette suite. Le scénariste revient, mais du casting, il ne reste que Louis Tripp, second rôle du premier film. Mais après le tournage, la boite de production fait faillite, et le film tombe dans l’oubli. Takacs réalisera d’ailleurs directement ensuite en 1989 ce qui reste son meilleur film, Lectures Diaboliques, qui sortira en 1990. The Gate 2 lui, il faudra encore attendre, et sortira d’ailleurs en Europe avant l’Amérique, où les spectateurs attendront 1992 pour le découvrir, avec une sortie limitée. Le film est d’ailleurs encore relativement difficile à se procurer et beaucoup ignorent son existence… The Gate 2 se déroule juste après les événements du premier film, ou du moins quelques années après. Terry (Louis Tripp donc) est encore là. Nous faisons à présent connaissance avec son père, alcoolique et pilote de ligne, et d’un gang de jeunes des plus énervants. La version française n’aidant pas du tout à « apprécier » le film, les personnages s’avèrent tous vite énervants. Les personnages évoluent dans un univers similaire à celui du premier opus, mais l’univers tente cette fois ci d’être un peu plus sombre et moins crétin, en vain. Le tout commence par une pseudo séance de spiritisme dans laquelle Terry tente d’ouvrir un passage vers l’autre monde, celui des mignons, qui ne sont pas du tout… mignons.


La séance de spiritisme rate, et un mignon arrive sur terre. Un des membres du gang, présent lors de la séance, va l’abattre avec son pistolet. Terry va garder sa dépouille, la conservant chez lui. Mais le mignon n’est pas mort et les choses vont dégénérer dans des séquences comico-ridicules nous rappelant rapidement que le réalisateur n’a apprit aucunes leçons depuis le précédent opus. Avec le mignon sur Terre, tous les vœux des personnages peuvent se réaliser. Si des vœux comme celui de l’argent sont banals, mais finalement naturels (tout le monde le ferait à mon humble avis), des vœux plus spéciaux seront faits : l’arrêt de la pluie et le retour du beau temps. La niaiserie du premier opus n’est donc pas loin, et le réalisateur ne parvient jamais à donner une quelconque âme à son film, le faisant s’enfoncer toujours plus loin dans le ridicule et avouons le… le non-rythme. Si dans le premier, les créatures mettaient leur temps avant d’arriver, ici, le mignon, au nombre de… un, est très rapidement dans l’histoire, mais ne servira que comme animal de foire qui, capturé par le gang de jeunes, se fera malmener. Les choses finiront enfin par bouger, les vœux effectués étant loin d’être parfait, tout ce qui était souhaité, l’argent, les voitures, tout va se transformer en… tas de merde, au sens propre. Le tout comme d’habitude traité avec le plus grand des sérieux. Et ce n’est pas une pseudo histoire d’amour et de jalousie qui va relever le niveau.


Les vœux vont ainsi se retourner contre ceux qui les ont faits. Mais seulement contre les méchants. Ceux-ci vont en effet se transformer en monstres hideux tout droit sortis de l’autre monde, et toujours animés en stop-motion, technique qui a bien souvent fait ses preuves (et que le réalisateur réutilisera pour quelques moments dans Lectures Diaboliques). Mais si dans le premier, les effets parvenaient à créer leur petit effet, la pilule ne passe plus maintenant. Malgré le fait que les enjeux de l’histoire soient un peu différents et à plus haute échelle, et que cette histoire de contamination et de transformation des personnages aurait pu apporter des nouveautés à un concept classique et mou du genou, rien ne fonctionne tant la rigueur de la réalisation, du scénario, de la musique, et de l’interprétation tourne dans le vide. Gageons tout de même que certains passages s’avèrent en effet plus sombres que dans le premier opus, notamment dans l’usine… où est-ce la qualité VHS du DVD qui nous le fait croire ? De bonnes idées peuvent être aperçues à travers le métrage, mais le traitement même des idées malheureusement laisse à désirer. Imaginez un peu le même concept entre les mains d’un autre…

Rick_D__Jacquet
4
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le 25 avr. 2016

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Rick Jacquet

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