Des femmes japonaises enceintes décident de rejoindre une communauté autour d'un obstétricien (Le docteur Yoshimura), son truc c'est la grossesse et l'accouchement traditionnels. Ce qui veut dire : une femme, même jusqu'à son terme, doit continuer à être active. Lors de son accouchement, pas de matériels, de machines, de drogues. Tout doit se faire naturellement.
Sa théorie : un accouchement ne connaît pas de complication (même par le siège ou un cordon ombilical autour du cou) si tout est fait dans les lois de la Nature, et qu'on essaye pas d'aller à l'encontre de la volonté divine.
Il faut accepter l'éventualité de la mort.
Bon.
Ce n'est pas vraiment mon sujet de prédilection, j'avoue. Mais ça aurait pu fonctionner si ça avait été bien foutu.
Seulement bofbof. Le médecin fait penser à un gourou vieillissant, très peu de choses sont réellement montrées sur la vie de ces femmes (on les voit 3-4 fois couper du bois, 3-4 fois faire des sortes génuflexions en cirant des portes de placard, bécher une fois un potager). Finalement, on sent assez peu le renouement avec la Nature, la tradition, la sérénité et l'acceptation. On voit qu'elle font des exercices jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur les tatamis pour accoucher. L'impression de femmes exploitées par un vieux monsieur pour couper son bois pour l'hiver.
Les accouchements sont filmés avec un parti pris évident : très peu de cris, de douleurs montrées, même si les plans et les images sont parfois longues. Volonté évidente de nous faire croire qu'à l'ancienne et avec de l'entraînement, les accouchements c'est presque cool. Étonnant de voir quelques personnes (en plus des sages femmes et de l'obstétricien) accoucher à l'accouchement, dont les premiers enfants de la femme. Difficile de croire que c'est normal, même au Japon. Mais alors... pourquoi ne pas en parler, ne pas prendre le témoignage d'un de ces mioches ?
Le Docteur Yoshimura est même assez antipathique, plus froid que serein, et un côté manipulateur et dictateur qui est même souligné par les sages femmes à un moment.
Les témoignages des différentes femmes étaient la vraie partie intéressante. Elles racontaient leurs accouchements médicalisés, les traumatismes qui peuvent en découler (ne pas aimer son bébé à la délivrance, parce que trop de douleur, trop d'aseptisation), les angoisses et la nervosité qui découlent du manque d'activité, de la concentration de médecins et de traitements à prendre pendant la grossesse, les expériences horribles (fœtus mort. Fausse couche. Le célibat).
On sent ces femmes pleine de failles et de blessures, par rapport à un ancien accouchement, ou à une vie un peu merdique, et qui cherchent refuge près du Docteur Yoshimura. On sent leur fragilité, et on les écoute nous dire que ça leur fait du bien d'être là, même sans vraiment le voir.
Bref.
Un documentaire vraiment étrange, qui laisse pas mal de questions en suspens, et une impression pas très claire de ce que l'on vient de voir.