Apprenant la diffusion de ce merveilleux documentaire sur France 3 ce 23 mars 2015, je me suis empressée de le visionner et bien évidemment de lui créer sa place au sein de SensCritique.
Car entre nous, ce documentaire mérite amplement sa place. Des témoignages et un parcours émouvant avec quelques informations méconnues - Gérard converti à l'Islam pendant 2 ans (et oui!) et surtout une façon délicate d'approcher et surtout de comprendre le handicap d'un homme si grand dont on attend tant et pourtant si fragile, maladroit...humain finalement ! On a vite tendance à oublier "l'être" quand on l'idéalise devenant intolérant condamnant le moindre faux pas de ce dernier. Personnellement, je n'ai toujours attendu de Gérard que l'acteur et non l'homme - laissant cette partie intime à son cercle. Croyez-moi, l'enchantement ne m'a jamais fait faux bond sur ce point: un génie charismatique du grand écran ayant bercé mon enfance, épaulé mon adolescence...bref l'allié de toute une vie.
D'ailleurs, je recommande fortement de visionner tous ses films. Ainsi, les ignares se rendront compte que Gérard n'est pas un simple acteur - soucieux de son image soumis à la culture du narcissisme - enfermé dans un rôle précis. Bien au contraire, pas un genre ne lui échappe ni ne lui colle à la peau. Car, combien de fois, ai-je entendu dire que Depardieu ne jouait que des rôles d'homme bourru? J'ai envie de répondre à cela: comment peut-on débattre sur un sujet dont on ignore le sens? Cela bien évidemment est le propre de l'Homme: même ignorant il se doit pourtant de délivrer un savoir inexistant. Ainsi, je leur recommande à ces derniers de voir ne serait-ce que "La tête en friche", "tais-toi"....ou encore "Mammuth" dont le rôle fait écho à son père, ce qui l'a touché quand les réalisateurs lui ont parlé du film "C'était un homme qui ne savait ni lire ni écrire, et qui était un peu une victime. Par exemple, ma mère l'engueulait 'Mais enfin, tu fais chier à travailler le dimanche. Et en plus t'es même pas payé !' Il répondait : 'je vais quand même pas me faire payer le dimanche'."
Un homme saisissant dont on n'aurait probablement pas imaginé son acheminement au vu de son enfance. Un contraste évident entre l'acteur et l'homme. Peut-être a-t-il hérité de cet handicap concernant la communication, toujours est-il que ce dernier disparait derrière la caméra laissant un orateur envahir la scène. Tous ces rôles ont été limpides et bourrés d'émotions ressenties à chaque instant.
Un grand merci à cet homme et également aux hommes qui ont su le mettre en avant et croire en son génie qui a marqué, marque et marquera le cinéma français.
Jouer est sa plus belle façon d'aimer !