Get in or get out ?

Get out est un thriller horrifique qui, pour des raisons qui me dépassent, était attendu de tout le monde comme s’érigeant politiquement. Juste parce qu’il s’agit d’une histoire d’un noir en visite chez la famille de sa copine blanche… Je dois avouer que je ne comprends pas trop le pourquoi. Ne regardant jamais les bandes-annonces (je suis contre le spoil que ce soit au niveau des apparitions d’acteurs, des scènes clefs ou simplement du genre graphique de la réalisation et même parfois du genre de film), j’ai donc regardé le trailer officiel publié sur la chaine YouTube d’Universal me disant que la réponse était à cette question était dedans. Non, pas de réponse mais par contre je suis très satisfait de mon choix tant l’entièreté du film est quasiment spoilée…

If I could, I would have voted for Obama a third term.

Enfin, une fois cette parenthèse passée, personnellement j’ai trouvé que ce film était un très bon divertissement qui ne malheureusement ne sort pas de la zone du divertissement à cause de plusieurs défauts majeurs dont un principal qui est la prévisibilité absolue de ce qui va se dérouler.

Et c'est comme cela pour tout. Or cela ne me dérange pas quand on construit son histoire et que les points sont suffisamment clairs que pour être compris et même anticipé, mais pas dans un thriller horrifique. Car c'est justement la surprise qui fait toute la force de ce genre cinématographique.

Le second point négatif est l’aspect comédie du film. Alors honnêtement, attention que j’ai aimé ces parties parce que je les ai trouvé vraiment drôles, cela plombe l’ambiance crispante du long métrage. Pourquoi utiliser des jump scares et installer une tension si c’est pour la briser ensuite avec de la pure comédie ?

Un autre point négatif à mon sens est justement la vision stéréotypée des noirs véhiculée ici. L’ami dans le rôle du gag ambulant souvent véhiculé par les comédies hollywoodiennes. Le protagoniste qui dès qu’il rencontre un autre afro-américain veut forcément lui faire un bro fist et est choqué qu’on lui fasse une poignée de main normale.

This bitch is crazy. Bitch is crazy.

Le scénario au final qui n’a que peu de sens fait passer un peu le film dans la balance des nanars…

Il manque également d’une scène phare vraiment dérangeante à mon goût. C’est le secret d’un bon film d’horreur. C’est peut-être ce qu’il manque ici.

Après, j’ai trouvé que c’était vraiment un film original avec un concept certes au final un brin nanardesque mais vendu de manière audacieuse. La réalisation est également très soignée, ce qui n’est que rarement le cas dans le domaine. Les plans sont propres, la photo est réussie et certaines parties montrent une direction artistique bien exécutée.

I know she caught me off guard, right? But it’s cool because… I’m cured. It worked!

Mais un gros point fort du film est son casting. Daniel Kaluuya (cela fait plaisir de voir un petit de Black Mirror percer) est très bon dans son rôle du personnage qui n’a qu’une envie, c'est de se casser mais qui lâche un rire gêné dès qu'il est mal à l'aise pour le bien de sa copine. Sa copine jouée par Allison Williams est également bonne dans son rôle. Il y a trois autres rôles qui sont particulièrement bien interprétés également. Le père de la copine joué par Bradley Whitford est top et son frère également, joué par Caleb Landry Jones, qui apporte véritablement l’aspect dysfonctionnel à cette famille sympathique. Ce sont ces deux personnages qui forgent les nuances familials auquel notre héros est confronté. Un régal ! Et finalement l’aide-ménagère de la maison jouée par Betty Gabriel (the Purge/American Nightmare 3) offre une palette de jeu troublante à l’écran et apporte le côté paranormal au film.

Bref, un film qui au final sera plus conceptuel qu’autre chose, au grand dam des spectateurs cherchant une ambition politique ou un débat racial là où il n’y a que du pur divertissement. Mais niveau divertissement, on est servi !