Pour commencer je n’ai pas été déçue. Je ne dis pas que c’est le film SF de l’année, mais il n’est très certainement pas le mauvais film annoncé. Les questionnements de Masamune Shirow sur la robotique, IA et l’âme sont bien présents. Le Major est tiraillée entre son ghost, son passé, et ce qu’elle est réellement.
C’est plus balisé et grand public que les films de Mamoru Oshii qui a tendance à perdre une partie des spectateurs en route. Ça plaira, comme ça déplaira. Au revoir les lenteurs, bonjour action. Il y a tout de même des jolis moments comme lorsque le major va voir une humaine pour « toucher » car elle veut comprendre ce que cela fait. Elle a beau avoir un cerveau, elle reste en partie une machine.
Le film nous plonge dans un univers futuriste multi-culturel et multi-ethnique. Le casting est international ce qui rend le film intéressant. Les décors s’inspirent en grande partie de Hong-Kong, une étouffante et tentaculaire. Elle a de faux air de Blade runner.
Scarlett Johansson est magnifique dans le rôle du major. Énigmatique, charismatique, elle incarne à la perfection Mokoto. J’ai bien aimé que Takeshi Kitano parle exclusivement en japonais, il est d’ailleurs excellent dans le rôle d’Aramaki. Il s’impose en quelques phrases, un regard sombre et des réflexes de yakuza. Beat Takeshi n’a rien perdu de sa superbe. La bonne surprise c’est Pilou Asbæk un acteur Danois qui est parfait dans le rôle de Batou. J’ai apprécié qu’il prenne plus d’épaisseur en apprenant comme il a acquis ses yeux cybernétiques. Notons aussi la présence d’une Française, Juliette Binoche, dans un registre où on ne l’attendait pas.
La musique ne rivalise pas avec celle de Kenji Kawai autant vous enlever le doute tout de suite, c’est donc avec un certain bonheur que le thème principal qu’il a écrit pour Oshii soit en ouverture du générique de fin.
Pas de Tachikoma en vue (soucis de droit d’auteur ?), mais on se consolera avec un robot araignée assez destructeur.
Rupert Sanders garde à l’esprit l’héritage de Ghost in The Shell et a écrit un nouveau chapitre de cette saga. Il n’y a peut-être apporté de nouveauté, mais il a été très précautionneux avec ce qui avait déjà été fait. Gardant même des séquences du film d’Oshii ainsi que ses gimmicks en clin d’œil : le basset et quelques oiseaux.
Ceux qui attendait le film pour le taper, vont le taper, je ne me fais aucun soucis là dessus. Pour ceux qui veulent voir un bon film de SF vont être ravis. En tous les cas j’ai passé un bon moment. Il m’a donné envie de me replonger dans cette série qui a bercé mon adolescence.