Au commencement il y avait un manga (en 5 volumes) de Masamune Shirow, deux films de Mamoru Oshii, et une série animé (2 saisons de 26 épisodes chacune) réalisé par Kenji Kamiyama.


(je ne parle pas des OAV "Ghost In The Shell Arise" car je ne les ai pas vus)


Ni les films ni la série n'étaient une adaptation totalement fidèle du manga : chacune des deux adaptations animées en reprenait les grands thèmes et les grandes figures (cybernétique, lutte anti-terroriste, Section 9, conflits politiques) mais possédait sa pâte (visuelle, scénaristique, musicale) propre aux obsessions de son réalisateur.
Et c'est ce qui était formidable avec ces trois formats : leur différence et leur complémentarité : on pouvait apprécier chaque œuvre dans son individualité, ou par ce qu'elle apportait de nouveau à l’univers Ghost In The Shell.


Et puis un jour DreamWorks et Paramount ont décidé qu'il était temps de faire du fric avec cette franchise nippone et ils ont décidé de résumer 820 pages de manga, 3 heures de film et 21 heures de série en UN film de 1h47... cherchez l'erreur.


Le Ghost In The Shell de 2017 pioche allègrement dans l'univer GITS et mélange une scène du film, avec une planche du manga, avec un personnage de la série, avec une musique du film, etc etc jusqu’à l'incohérence et l'indigestion (mélanger le Puppetmaster et Hideo Kuze, vraiment ?)


On sent bien que Ruppert Sanders (le réalisateur) fait son possible pour traiter l'univers avec un minimum de respect pour ne pas vexer les fans, et les acteurs choisis sont tous excellents dans leur rôle. Mais c'est le point de départ de l'entreprise qui empêche immédiatement toute adhésion possible pour quiconque connait un tant soit peu les œuvres citées.


Si les questionnements philosophiques étaient poussés à l’extrême dans les films de Mamoru Oshii, ils étaient tout de même très présents dans le manga et la série animée. Ils sont ici balayés d'un revers de manche, au profit d'une bête histoire de vengeance contre un méchant à l’américaine vraiment très méchant de la première à la derrière seconde du film.


Bon je retourne voir la trilogie Matrix (des Wachowski) qui à sa façon est une adaptation bien plus fidèle et intelligente de GITS que le film de Sanders.

Cordyceps
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le 29 mars 2017

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