Niveau adaptation, Ghost in the Shell partait assez mal, mine de rien. Le sujet du choix de son actrice a enflammé les sites spécialisés et les discussions de fan. Pourtant, une fois devant le film, une évidence transparaît : ce "problème" est aussi dérangeant qu'un moucheron sur un tas de merde. Et la comparaison n'est pas choisie par hasard.
Ghost in the Shell version 2017 est, pour commencer, un film plus que moyen. L'intrigue et basique et sans intérêt, les personnages sont des clichés (pour ceux qui ont la chance d'être autre chose que des "personnages fonction"), et la réalisation est impersonnelle. Il aurait pu s'agir là de n'importe quel film d'action sorti ces 10 dernières années, avec n'importe quel thème, et n'importe quels acteurs.
Seulement, ils ont décidé de coller sur ce film moyen un "skin" de Ghost in the Shell, monument du cyberpunk. L'idée était bien évidemment (au-delà d'amasser du pognon, bien-sûr) de faire découvrir cette oeuvre à un plus grand public, notamment en occident, ou les animes souffrent parfois d'une mauvaise réputation.
Il est possible que ce point soit la seule réussite (involontaire) du film : Ghost in the Shell est tellement simpliste qu'il est accessible à n'importe qui. En cela, il est possible qu'il puisse un jour être considéré comme une bonne introduction au cyberpunk pour tout un public qui aurait du mal à aborder ce style.
Pour tout le reste, GitS version 2017 est tout ce que la version d'origine n'est pas : stupide, simpliste, sans subtilités. Je pourrais sans doute m'étendre sur 20 paragraphes là-dessus, mais ça n'en vaut pas la peine.
Cette nouvelle version, en copiant plan par plan certaines scènes iconiques de la version originale, nous démontre à nouveau qu'on peut imiter la forme d'une oeuvre sans en avoir compris ne serait-ce qu'un fragment de son fond.
Ghost in the Shell est un film moyen, un mauvais film de cyberpunk, et une très mauvaise adaptation de son matériau d'origine. Et si je ne lui mets pas la note minimale, c'est en raison quelques plans ou scènes visuellement sympathiques, malheureusement perdus au milieu d'un foutoir incohérent et même parfois plutôt laid.