Je suis sympa, j'ai mis 3. (Je me suis appuyée sur mon propre barème qui dit : 3 = Œuvre ratée, dont la base présentait pourtant un réel potentiel. Si je m'écoutais vraiment je mettrais 2, concluant simplement par "œuvre ratée", tant j'en ressors agacée.)
Le film, c'est l'histoire de Joe la subtilité. On commence sur un panneau qui nous explique le principe de Ghost in the Shell : un cerveau humain, dans un corps de machine. Les trois premières répliques du film nous expliquent exactement la même chose. Et au bout de 5 minutes, on nous a déjà dit 3 ou 4 fois que "même si je suis une machine, je ressens des émotions". Le public du 21ème siècle est donc un enfant de 2 ans. C'est dire si ça commence sur un bon postulat.
Les répliques, toujours informatives, sont sans saveur. Les tentatives d'humour sont ratées. Côté action, on sombre dans tous les pièges du genre. Les acteurs ne jouent pas, ils posent. Parfois les démarches sont truquées pour bien nous montrer qu'il s'agit de robots, mais pas toujours. On compte alors sur un choix de jeu très discutable (Scarlett, qu'est-ce que c'est que cette démarche de cowboy ?). Parfois, on nous place des plans d'animés qui marchent dans les animés mais pas dans un film. Les visuels sont des visuels de publicitaires, le montage est clipé et les ambiances... Et bien parlons des ambiances. Quelle est cette ville étrange peuplée de... bah de qui, en fait ? Parfois de voitures (mais parfois non. Faudrait voir à pas dépenser trop d'argent), le reste du temps de vide. Alors oui, la lumière est bien travaillée, certaines textures aussi, mais rien ne se tient de A jusqu'à Z. Chaque indice concernant l'intrigue est aussi subtil que le logo "Honda" qui se reflète sur le casque de moto de Scarlett. Certes, il y a bien quelques plans et séquences qui en mettent plein la rétine mais les personnages sont si vides, l'histoire si prévisible, que rien ne rattrape la médiocrité ambiante.
Ce film n'a aucune âme, et si d'aucuns pourraient penser qu'il s'agit d'un choix (intelligent, qui plus est, étant donné le sujet), ce serait s'enfoncer un doigt dans l’œil. Il n'y a pas d'âme car, apparemment, personne n'a compris de quoi l'histoire parlait réellement. Adieu poésie, adieu réflexion, on nous sert des enchaînements d'images sur un plateau, assorties de répliques dignes de figurer sur une Death Note. A croire que l'équipe de production a adoré Lucy.
J'étais loin de m'attendre à un film exceptionnel, mais je ne m'attendais pas non plus à me faire insulter pendant 1h45.
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