Aussi ennuyeux que dans le Connecticut...

Inspiré d'une série de docu-fictions sur le paranormal de Discovery Channel, la série des "The Haunting In..." avait tout pour devenir une petite franchise annuelle d'épouvante pas bien compliquée à mettre en oeuvre -une légende d'un État américain différent à chaque fois- pour un maximum de rentabilité. Pas de bol, si le premier volet "The Haunting In Connecticut" (sorti sous le titre "Le Dernier Rite" en VF) a connu un petit succès malgré son caractère déjà plus que dispensable, le deuxième au titre évoluant d'un logique "The Haunting In Georgia" à un monstrueux "The Haunting in Connecticut 2: Ghosts of Georgia" (le truc qui n'a aucun sens !) a, lui, enterré tout espoir d'un nouveau prolongement de la saga au vu de sa médiocrité et de ses résultats commerciaux pitoyables. On ne s'en plaindra pas...

Extrapolation d'un docu-fiction qui est lui-même une extrapolation de la réalité (mais qui permet de coller un magnifique "basé sur des faits réels" sur l'affiche tout en racontant n'importe quoi), "Ghosts of Georgia" nous raconte donc l'emménagement d'une famille dans leur nouvelle maison au fin fond des bois de la Géorgie. Sauf que rien n'est vraiment chouette en fait : toutes les femmes de la famille (la mère, la tante et la fille) ont le don de communiquer avec les esprits incapables de reposer à paix et il se trouve qu'elles viennent de s'installer pile poil dans un endroit des États-Unis où il y a un surpeuplement de ces êtres surnaturels à cause d'une sombre histoire d'esclavage. Pendant que la mère se gave de médicaments pour combattre ses visions qu'elle considère comme une malédiction, sa petite fille, elle, parle de plus en plus avec ces fantômes poursuivant un dessein encore mystérieux...

Vous voulez voir du fantôme ? Vous allez en voir, les enfants ! "Ghosts of Georgia" en fait apparaître à une fréquence ahurissante d'environ un toutes les deux minutes, c'est bien simple, au bout d'à peine une demi-heure, on frise déjà l'overdose ! Cette apparente générosité cache en fait une réalisation incapable d'instiller un semblant d'ambiance et qui se contente de sombrer dans la surenchère du nombre et des artifices utilisés. Sur ce dernier point, Tom Elkins (passant de monteur du premier film à réalisateur du second) a probablement la pire idée qu'il soit en choisissant d'accompagner chaque apparition par des flashs d'ignobles filtres monochromes en noir et blanc censés symboliser la vision médiumnique, si bien que, quand même certaines pourraient potentiellement fonctionner, leurs effets s'en trouvent instantanément désamorcés. On sauvera tout de même quelques petites trouvailles ici et là mais elles sont rapidement submergées dans le flot continuel de ces manifestations surnaturelles qui en deviennent vite aussi banales que lassantes.
De plus, l'histoire très routinière au coeur de toute cette affaire n'est pas là non plus pour nous empêcher de nous tourner les pouces. Ayant grillé toutes ses cartes au bout d'à peine une heure, le film s'éternise ensuite péniblement jusqu'à un twist final qu'à peu près tout le monde a compris depuis belle lurette hormis des personnages ayant une capacité peu commune pour se mettre toujours en danger bêtement.
Les comédiens auront beau assurer un minimum au milieu de quelques séquences qui nous feront malgré tout lever un sourcil, rien n'y fait, "The Haunting in the Connecticut: Ghosts Of Georgia" est un film de fantômes tellement ordinaire qu'il ne semble jamais être en capacité de délivrer la moindre surprise.
Certes, cette virée parmi les spectres de la Géorgie américaine n'est pas ce qu'on a vu du pire dans le genre (la photo est presque aussi jolie qu'Abigail Spencer après tout) mais l'indifférence qu'elle provoque est juste le symbole même de son caractère insignifiant.