Entre 1924 et 1927, des petites filles ont été retrouvées mortes à Rome. Cela choqua l'opinion publique surtout que le coupable était introuvable. Ce film réalisé par Damiano Damiani s'inspire de ce véritable fait divers.
Cela s'est déroulé durant la période fasciste et le dictateur Mussolini (joué par un Luciano Catenacci méconnaissable car spécialement grimé pour l'occasion), contrarié par le manque de résultat de la police, ordonne de trouver un coupable à tout prix. Dans leur zèle (et pris à la gorge) les policiers jettent leur dévolu sur Gino Girolimoni, un photographe qui fut ensuite libéré faute de preuve mais le mal était fait et sa vie sera foutue ; son nom de famille devient synonyme de perversion.
Ce personnage est incarné par Nino Manfredi qui le campe à merveille. Passant d'un naturel talentueux de la légèreté au drame.
C'est un excellent film, du moins durant sa première heure. C'est la plus sombre, elle s'ouvre sur une scène qui nous plonge directement dans le drame, la police utilise des orphelines pour appâter le tueur, puis une foule en colère déferle dans les rues de la ville pour protester contre les meurtres, une scène assez hallucinante. A ma connaissance aucun criminel n'a été arrêté pour les meurtres mais le réalisateur nous montre un coupable plausible, un jeune homme du quartier dont l'allure débonnaire et sympathique lui permet d'attirer à lui les enfants. Cette première partie est assez sombre, comportant même des passages durs. Les petites victimes ne sont pas violées, ce qui est l'occasion de nous montrer une scène hallucinante durant laquelle des docteurs auscultent tous les dérangés du coin (certains le sont vraiment, d'autres pauvres hères n'ont qu'une apparence qui les dessert). Par contre la deuxième partie du film qui met en scène le personnage de Gino Girolimoni est un peu moins prenante (c'est d'ailleurs pour cela que ma note est de 7, alors que j'envisageais d'abord un 8/10), c'est plus consensuel et moins rythmé heureusement que Manfredi assure le spectacle.
C'est un film intéressant, comme la plupart de ceux de Damiani qui nous montre avec insistance comment un homme apparemment innocent peut du jour au lendemain devenir le coupable idéal. Riz Ortolani signe la musique.