Après une traversée du désert commercial comme seul Hollywood sait en infliger, Ridley revient sur le devant de la scène avec un gros projet : un revival de péplum !
Rien que ça !
Concept alléchant, acteur charismatique, comment pourrait-il se planter ?



Réponse : il ne se plante pas...
Commercialement, tout le monde se précipite dans les salles obscures, et Ridley se refait une santé qu'il ne perdra plus.


Par contre le film est une sale merde.
On commence fort avec une bataille post-Ryan-post-Braveheart complètement foireuse, illisible et m'a collé une sacrée migraine. Des flous dans tous les sens, aucune volonté de clarifier la situation géographique, et à aucun moment on ne sait si ce plan appartient au début, au milieu ou à la fin de la séquence. Tout est pareil. Un goulasch informe.


Le temps d'essuyer les larmes de mes yeux et le "scénario" se met en place. Joaquin Phoenix, est un enfant gâté qui passe 100% de son temps à pleurer. Et non, il n'a pas été sponsorisé par une marque d'oignons, ce sont les scénaristes qui se sont dit : " Injectons du drame, qu'il pleure ! "

Le résultat sur le terrain : " Bouuhuhuh mon père m'aime pas ! " Tchak il le tue ! " Bouuhuhuh j'ai tué mon père ! " il va trouver sa sœur : " Bouuhuhuh ! " sœur : " Mais je n't'aime pas ! " Joaquin : " Bouuhuhuh ma sœur elle m'aime pas ! " alors il ourdit un plan misérable qui justifiera qu'on reste encore deux heures vingt devant ce film.



La suite est délectable : Russell Crowe se fait attaquer par des sbires de Joaquin mais il leur pète la gueule. Dans le feu de l'action il se ramasse un coup de hache à travers l'épaule, mais qu'à cela ne tienne, il part avec deux canassons pour un trajet insensé : Pologne-Espagne. Et c'est seulement après qu'il cesse de saigner, parce qu'on lui met des vers dedans...



Alors ça nous laisse un choix : ou bien il a accompli le périple dans le week-end ce qui défie toute logique. Ou alors il a saigné pendant 3-4 mois non-stop, ce qui défie toute logique !


" Boah, Mike ! C'est un FIIILMEUH ! Faut savoir s'amuser ! "
Bah oui c'est un film ! Et c'est pour cette raison qu'il est vital de ne pas faire n'importe quoi n'importe quand ! Quand Spielberg s'amuse à creuser des trous de 30 mètres dans l'enclôt du T-Rex au beau milieu de la scène il SAIT qu'à ce moment précis, il a le public dans sa poche et peut l'emmener où il veut.

Ridley ne fait jamais l'effort de créer une telle connivence. On a affaire à un film représentant de la génération CNN où la Pologne et l'Espagne sont à un jet de pisse, où la notion de complexité des rapports humains n'existe plus, où la représentation remplace l'idée.

Et surtout, où les cinéastes n'en ont rien à foutre de leur public.


Pour cette raison je ne peux apprécier quoi que ce soit de ce film.

Non content de livrer un film sans intelligence, Ridley va l'embarrasser d'une mise-en-image sans aucune inventivité, et les scénaristes vont avoir l'outrecuidance de nous prendre systématiquement pour des cons.
Issu d'une formation de peintre, le cinéaste est victime d'un soucis du détail maladif qui fait qu'une horde de fans le trouvent génial, mais en fin de compte, dans Gladiator, quand il compose un plan en hommage à une toile de maître, si l'exécution est réussie, le résultat sur le public l'est moins. Soit on est au courant et on dit : " Ah oui, j'ai reconnu... " sans que ça chatouille quoi que ce soit, soit on ne l'est pas et ça nous passe 20Km au dessus du crâne...

Donc aucun impact.


Et aucun impact non plus dans les scènes de castagne, puisque Ridley va mettre au point des techniques de mise-en-scène qui consistent à ne montrer que le coup porté et pas le coup partir, puisque les acteurs ne savent pas vraiment donner des coups. ( Cette technique a trouvé son paroxysme avec Bourne Supremacy ) En plus je trouve la photo désagréable, ce jaune-urine étincelant, là...



Une seule de ces scènes trouve grâce à mes yeux, celle où Maximus était censé être dans le camp des perdants dans une reconstitution historique, mais en retrouvant ses réflexes de général, il parvient à organiser une défense valable et à vaincre l'adversaire... C'est la seule scène qui ressemble un peu à du cinéma. Celle où on a les éléments qui font qu'on frémit sur notre siège : Mise en situation, Personnages, But, Obstacle, Retournement, etc...



Les autres scènes d'action se bornent à mettre Maximus en danger, combattant après combattant ( un géant masqué... un tigre... ) et à le voir triompher. Point.



Pour finir j'ai le vague souvenir que les scènes de dialogues sont d'une ineptie totale, la palme revenant à la scène où Russell parle au fils de Connie Nielsen :
Lucius : " Je t'aime bien, l'Espagnol, et je t'encouragerai. "
Maximus : " On te laisse regarder les jeux ? "

Lucius : " Mon oncle dit que ça me rendra fort. "
Maximus : " Et que dit ton père ? "
Lucius : " Mon père est mort... "

( A ce moment là, un figurant sous-payé fait irruption )
Servant: " Maitre Lucius, il est temps. "
Lucius : " Je dois y aller. "
Maximus: " Ton nom est Lucius ? "
Lucius Verus: " Lucius Verus, comme mon père ! "


Oui, quand quelqu'un me demande une confirmation juste sur mon prénom, je réponds : " Mike Öpuvty, comme mon père ! " ça tombe sous le sens !



Bref, ma diatribe touche à sa fin, vous noterez que je n'ai pas pris soin de l'attaquer sur la réalité historique ( et pourtant d'après les experts, y'aurait matière ) puisque, tout comme 10000 et WaterWorld, ce film ne se passe pas vraiment sur notre planète. Du coup, peut être que l'Espagne de leur monde est vraiment à un jet de pisse de leur Pologne, mais je suis bien plus terrassé par la mocheté et la stupidité de l'exécution que par la validité historique, au final.


mikeopuvty
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le 30 sept. 2011

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Mike Öpuvty

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