Ce film a de la chance d'avoir été vu par peu de personnes, ce qui lui permet d'avoir une moyenne plutôt bonne bien qu'il soit à chier. Voilà ce que ça donne quand les américains tentent une rédemption, et semblent vouloir s'excuser pour la merdre qui passe sur leurs antennes télé.
Sauf qu'ici le ricain en question, Frank, au lieu d'éteindre simplement son poste quand les programmes qui passent le consternent, et de lire un bouquin, il décide de buter tout ce qui bouge. Et ils justifient ça avec une histoire de tumeur cérébrale, qui expliquerait une attitude "J'ai plus rien à perde, après moi le déluge''.
Même si ce film est classé 'Comédie', chaque meurtre de sang froid m'a mis mal à l'aise. Car j'ai sérieusement du mal à cerner les intentions de ce film: tente-t-il de dénoncer la TV pourrie comme Frank (et donc cautionnerait ses agissements) ou veut-il dénoncer les malades mentaux asociaux dénués de sentiments comme Frank, ayant accès aux armes en libre service aux States? (Ou veut-il juste nous faire rire, mais dans ce cas c'est raté.) Le monologue final face à l'Amérique me fait pencher pour ma première proposition, ce qui me met encore plus mal à l'aise. Parce que un malade qui bute une cinquantaine de personnes pour exposer ses théories fumeuse face au monde ça me rapelle un certain Anders Breivik. Et si le film nous montre qu'il n'y a que de la merde à la TV (BREAKING NEWS!), la seule solution qu'il propose c'est le massacre de ceux qui y passent, comme si des centaines de personnes n'étaient pas prêtes à prendre leur place. Car tuer c'est l'étape ultime de ceux qui veulent imposer leur point de vue qu'ils pensent supérieur, comme quand ils énumèrent ceux qui "deserve to die" dans leur chanbre d'hotêl, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas autant de jugeote qu'eux deux.
En essayant de faire une ptite comédie sypatique et pourquoi pas dénonciatrice, ils se retrouvent à faire un film moraliste maladroit qui pâtit de l'ambiguité du réel propos du film. En effet, avec certaines scènes recherchant presque un certain esthétisme et les ptits arpèges de guitares avec le chanteur californien, on doute vraiment qu'il s'agisse bien d'une comédie. Bien sûr la fausse relation ambigue à la Léon et Mathilda n'apporte rien au film, Roxy étant le cliché de l'ado américaine rebelle (ce qui est d'autant plus ironique que Roxy prétend exécrer ces cliché d'ados au cinéma) qui se réjouis de la mort de la pétasse du lycée (attend, elle l'avait quand même insulté une fois en Senconde, elle méritait bien un balle de 9mm dans le crâne).
Donc je suis content de comment finissent nos deux ptits compagnons, vu comme ils idéalisaient la France d'il y a 50 ans et prévoyaient même d'y vivre. Car bien sûr, les problèmes états-uniens sont propres aux Etats-Unis: ici on n'a pas de télé et on vit tous dans des fermes.