Je ne peux pas dire que j'ai été déçu en voyant ce film, car je m'attendais à pire, un énième film de ce que j’appelle le courant post-peplum et dont le représentant le plus noble est 300, mais très vite difficilement suivi par une chiée de bouse comme le choc des titans ou hercules, pour ne citer qu'eux. Le fait est que Gods of Egypt remonte (un peu) le niveau, on sent qu'il y a un poil plus de recherche au niveau de l'histoire que ce qu'on a pu voir auparavant.
Bon, rien de fantastique pour autant, le film reste très convenu, les personnages n'ont aucune dimension et les acteurs se démènent pour essayer de le rendre crédible (quand ceux-ci arrivent à jouer correctement). On sent bien la line-up qui a été conçue pour surfer sur les succès de 300 & autres Game of Thrones (sans déconner, Nikolaj Coster-Waldau qui joue le beau gosse qui devient handicapé, et Gerard Butler qui ravive ses troupes par un discours de chef de guerre en hurlant, ça vous rapelle rien -_- ?), en rajoutant quelques bonnes bouilles à droite à gauche.
En fait la principale déception vient du fait que j'adore ce qu'a fait Alex Proyas ces dernières années, et Dark City fait parti de mes références visuelles. Par conséquent, je m'attendais au moins à une qualité similaire en terme d'image ou de mise en scène. Que nenni, le film n'invente rien et reste dans un académisme vaguement dynamique pour faire la part belle à la 3D, mais surtout, et ça fâche particulièrement pour un film dont 90% des plans sont en CGI, les images numériques sont extrêmement laide, les effets spéciaux sont pour la plupart vraiment ratés...
Le contexte du film veut que les acteurs jouent sur deux échelles (les dieux étant en moyenne deux à trois fois plus grand que les humains), seulement les incrustations sont visibles à l'écran, et les acteurs galères systématiquement pour arriver à se regarder dans les yeux... Pourtant ce sont des techniques qui sont éprouvées depuis un moment !
En fait on dirait qu'Alex Proyas surfe sur la vague de tout ces réalisateurs "classiques" (comprendre par là qu'ils ont commencé leur carrière avec de la peloche et des fx en dur), et qu'ils voient dans les nouveaux CGI et les fond vert un bac à sable avec lequel ils peuvent se permettent n'importe quoi. Le problème c'est que cette générations de réalisateurs fait rarement attention au fonctionnement de cette technologie, et surtout n'essaie même plus de réfléchir à la consistance cinématographique de leur film.
Donc Gods of Egypt est un film assez distrayant, mais qui s'oubliera vite, hélas. Gageons que Proyas retiendra des leçons de cette tentative et qu'il reviendra à une réflexion plus solide pour son prochain film. Si prochain film il y a, évidemment.