C’est rare de voir un film se planter avec autant de panache dans tous les domaines. Ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé. Ça l’est d’autant plus avec un film muni d’un budget conséquent. Gods of Egypt est de ceux-là. Sans même aller chercher du côté du respect de la mythologie, le film annonce très vite la couleur et prend place dans un univers de fantasy (ou de science-fantasy). L’intrigue n’essaye pas un instant d’être originale, puisqu’elle va piocher sans honte un peu à droit à gauche, au point de se retrouver avec des scènes qui ne sont plus des clichés mais carrément du plagiat.
Les personnages sont vides, leurs motivations ridicules et redondantes, les enjeux et leurs conséquences prévisibles. Le film instaure une sorte de bordel général tellement absurde qu’il n’a plus besoin de se soucier de la crédibilité ou de la cohérence de son univers. Si bien qu’après même pas dix minutes, notre suspension consentie de l’incrédulité est tellement mise à mal qu’on abandonne tout effort de la maintenir ; et on passe donc le reste du film à se marrer devant les scènes de plus en plus improbables.
Ajoutons à cela un casting tout bonnement ridicule, ou personne ne sait vraiment ce qu’iel fait en dehors d’un Gerard Butler qui n’en a rien à cirer. C’est la débandade générale. Et le plus impressionnant, c’est que même techniquement, le film se plante royalement : musique sans grand intérêt, mise en scène à la rue, costumes presque burlesque… Mais tout ça pâlit devant les effets spéciaux horribles et les décors numériques dont les écrans verts nous grillent les rétines. C’est d’une mocheté invraisemblable comme on n’en voit plus depuis les années 90. Pour certaines scènes, il devient même évident qu’on a droit à un produit pas fini tellement le rendu n’est pas raccord avec le reste.
J’avais entendu tu crash fantastique du film à sa sortie, les critiques incendiaires à son égard, du coup ça avait titillé ma curiosité. Je n’ai pas été déçu : Gods of Egypt se plante sur absolument tous les plans. Quelques rares idées ici et là retardent le naufrage, mais les dégâts sont beaucoup trop importants pour être compensés. Un navet tout simplement, qui tire sur le nanar par certains aspects.