Godzilla go! Godzilla go!

Ce remake de Godzilla s'avère un assez bon film grâce à la réalisation de Gareth Edwards qui propose une mise en scène soignée et des plans mémorables (la silhouette de Godzilla dans le nuage de poussière, l'attaque en piqué d'un des MUTOs, le train en flammes qui sort du tunnel ou encore le vol en chute libre des soldats au milieu des nuages d'orage donnent au métrage une certaine couleur poétique qui rappelle Monsters).
Si on ne peut presque rien lui reprocher sur le plan visuel, il n'en va pas de même question scénario. En effet, le fait d'abandonner Joseph Brody dans la seconde partie du film au profit de son fils nuit au plaisir de le suivre: le rôle du père était bien construit avec sa quête de vérité qui tourne à l'obsession et son sentiment de culpabilité qui lui fait négliger son enfant. Le spectateur ne peut éprouver de réelle empathie pour Ford Brody qui ne réfléchit pas (comment ose-t-il mettre sa famille en danger alors que des créatures gigantesques s'approchent de la ville?) et sur le visage duquel ne s'inscrit aucune émotion. De plus, dès que le réalisateur s'intéresse au lieutenant Brody, à sa femme ou aux autres personnages (scènes réellement dispensables), le film s'étire en longueur.
D'un autre côté, les scénaristes réservent aux spectateurs de bonnes surprises comme les MUTOs, leur origine - ainsi que celle de Godzilla - ou les humains devenus spectateurs du film grâce à un montage qui est construit par ellipses temporelles (combat à Honolulu de G. contre un MUTO vu après coup dans un reportage télévisé par exemple).
Au final, il s'agit d'un bon divertissement qui n'est malheureusement pas exempt de certains défauts nuisibles mais qui est autrement plus intéressant que Pacific Rim à mes yeux.