Psychorigides ou psychotropes
Ceci est une critique coup de coeur.
Donc, pas une vraie critique. Il y en a déjà beaucoup sur ce site, plus pertinentes que ce que je pourrais faire.
Je ne vais donc pas chercher à vous convaincre, ni même à vous persuader que ce film est génial.
Je vais le crier bien fort.
Parce que ce film est un régal pour les oreilles (et pour les yeux aussi, parce que Talulah Riley, c'est quand même pas dégueulasse).
Des Who à Otis Redding, de Procol Harum à David Bowie, de Cat Stewens à Jimi Hendrix, ce film est un hommage au rock. Un hommage à la belle musique, certes, mais pas uniquement.
C'est un rappel de l'époque où le rock était vraiment subversif. Où cette musique divisait l'opinion, faisait trembler les anciennes générations. Où on l'accusait même de saper les fondations de la société.
Et c'était bien de cela qu'il s'agissait : détruire l'ancien monde. Passer du balais-dans-le-cul à une forme plus grande de liberté.
[d'un certain côté, il est intéressant de voir cela de nos jours, où on accuse volontiers cette fin d'années 60 d'être responsable de tous les malheurs sociaux et économiques actuels ; de nos jours, où les rockeurs les plus subversifs s'appellent Christophe Maé ; de nos jours, où tout le monde se décrète subversif, pour bien montrer que plus personne ne l'est vraiment]
Et puis, il y a Talulah Riley.
Comment ne pas adorer ces personnages ? Et ce casting ?
J'avoue avoir eu un petit pincement au cœur en revoyant Philip Seymour Hoffman : je crois que c'est la première fois que je le revoyais depuis l'annonce de son décès, et j'avoue que je n'y crois toujours pas.
Mais le cinéaste parvient à ne pas vréaiment établir de hiérarchie entre ses personnages, et ceux qui sont interprétés par des vedettes (Rhys Ifans, Bill Nighy) ne sont pas mieux lotis que les autres.
La palme revient sûrement à Kenneth Branagh, qui a l'air de s'être amusé comme un petit fou à tenir son rôle de psychorigide à l'étrange moustache hitlérienne.
Et Talulah Riley, bien entendu.
Alors, bien entendu, on a quelques défauts. Le rythme baisse un peu dans la seconde partie, on a un final un peu bâclé.
Mais qu'importe ! Ce n'est pas un grand film, c'est un film jouissif.
Ce n'est pas un chef d’œuvre, c'est un film qui vous donne la pêche. Qui vous fait danser. Qui vous fait sourire, ou rire même parfois.
Et, au passage, une nouvelle réussite dans la filmographie de Richard Curtis, décidément un très bon artisan.