Tourné dans le plus grand secret, afin de ne pas ébruiter son sujet, Grâce à Dieu s'intéresse au silence de l'Eglise face aux agressions sexuelles subies par des enfants, et s'inspire de l'affaire du père Preynat, mis en examen en 2016 et placé sous contrôle judiciaire pour des agressions sexuelles remontant jusqu'à 1986.
• François Ozon souhaitait prendre le point de vue des victimes et se placer du côté humain dans son film, non du côté judiciaire ou religieux. "J’ai d’abord rencontré Alexandre Dussot-Herez, qui, le premier a porté plainte, puis d’autres victimes. Il m’a donné accès à beaucoup d’informations, m’a tout raconté, j’ai été très touché. Ces hommes sont héroïques et parviennent à faire bouger les lignes. Ma première idée était de réaliser un documentaire. Eux avaient déjà beaucoup témoigné, ils en avaient un peu marre de montrer leur tête… J’ai choisi la fiction".
• Grâce à Dieu est censé se dérouler à Lyon. François Ozon ne connaissait pas cette ville et a dû se faire discret pour parvenir à le tourner sans pressions. "Des contacts sur place m’ont fait comprendre que l’Église possède de nombreux réseaux et un pouvoir énorme dans cette ville. Si j’arrivais à découvert, ça n’allait pas bien se passer. J’ai décidé de tourner les scènes d’églises en Belgique et au Luxembourg, beaucoup en région parisienne et en quatre jours au printemps 2018, les scènes d’extérieur à Lyon, sous un nom de code. Le film s’appelait Alexandre et non Grâce à Dieu… Il a, par ailleurs, été plus difficile à financer que mes précédents", révèle le metteur en scène.
Source : Allociné