Monte dans mon éclair graisseux baby !
C'est drôle comme la traduction change tout dans un film. Ainsi "Wanna take a ride with my grease lightning ?" pourrait se traduire en étant ironique par "Ça te dit une chevauchée avec mon éclair gominé/graisseux ?". Tout de suite on perd en classe, (on gagne en pseudo-double sens graveleux) et pourtant c'est ce que tente de vendre ce film dans son aura de prévisionnage.
On s'attend en effet à voir un Travolta survolté, des chansons dignes de ce nom, des seconds rôles du tonnerre, une aura de bonne humeur propre au genre de la comédie musicale. Cependant on pourrait tenter d'aller se plaindre au guichet puisqu'on n'en a pas pour notre argent.
Malgré quelques bons moments, je n'ai pas accroché aux chansons, elles restent pas vraiment dans la tête, sont pas particulièrement séduisantes. Malgré un scénario jeune public en crise existentielle adolescente assumé, l'ensemble des acteurs sont à clouer sur un mur à un moment où à un autre entre le jeu des acteurs en lui-même, l'écriture de leurs personnages et le choix des acteurs par rapport à ces personnages en eux-même. Malgré une pseudo vague de rébellion, le film enchaine les clichés, les poncifs, les lourdeurs et le ridicule. Malgré un réalisateur et le fait que ce soit une pièce de théâtre/comédie musicale célèbre, le film est bourré d'incohérences pathétiques.
Vous me direz que le film peut encore se sauver, qu'il y a des scènes très sympas, que certaines coiffures sont mythiques (bon le film s'intitule gomina tout de même !), que ça a marqué plusieurs générations, que sans ce film Travolta n'aurait jamais tourné dans Pulp Fiction. Alors il faut l'avouer c'est plus facile de trouver des arguments contre que pour ce film qui pue le conformisme dans l'anti-conformisme et réussit l'exploit de ne pas être sympathique à travers la combinaison de niaiserie et d'exaltation d'une attitude semi-débile, prostituante, anti-sociale.
Contrairement à mes espérances, la coupe de cheveux de Travolta ne tient pas la comparaison devant Hair qui sort l'année suivante : I won't tell you more.