Monte dans mon éclair graisseux baby !

C'est drôle comme la traduction change tout dans un film. Ainsi "Wanna take a ride with my grease lightning ?" pourrait se traduire en étant ironique par "Ça te dit une chevauchée avec mon éclair gominé/graisseux ?". Tout de suite on perd en classe, (on gagne en pseudo-double sens graveleux) et pourtant c'est ce que tente de vendre ce film dans son aura de prévisionnage.

On s'attend en effet à voir un Travolta survolté, des chansons dignes de ce nom, des seconds rôles du tonnerre, une aura de bonne humeur propre au genre de la comédie musicale. Cependant on pourrait tenter d'aller se plaindre au guichet puisqu'on n'en a pas pour notre argent.

Malgré quelques bons moments, je n'ai pas accroché aux chansons, elles restent pas vraiment dans la tête, sont pas particulièrement séduisantes. Malgré un scénario jeune public en crise existentielle adolescente assumé, l'ensemble des acteurs sont à clouer sur un mur à un moment où à un autre entre le jeu des acteurs en lui-même, l'écriture de leurs personnages et le choix des acteurs par rapport à ces personnages en eux-même. Malgré une pseudo vague de rébellion, le film enchaine les clichés, les poncifs, les lourdeurs et le ridicule. Malgré un réalisateur et le fait que ce soit une pièce de théâtre/comédie musicale célèbre, le film est bourré d'incohérences pathétiques.

Vous me direz que le film peut encore se sauver, qu'il y a des scènes très sympas, que certaines coiffures sont mythiques (bon le film s'intitule gomina tout de même !), que ça a marqué plusieurs générations, que sans ce film Travolta n'aurait jamais tourné dans Pulp Fiction. Alors il faut l'avouer c'est plus facile de trouver des arguments contre que pour ce film qui pue le conformisme dans l'anti-conformisme et réussit l'exploit de ne pas être sympathique à travers la combinaison de niaiserie et d'exaltation d'une attitude semi-débile, prostituante, anti-sociale.

Contrairement à mes espérances, la coupe de cheveux de Travolta ne tient pas la comparaison devant Hair qui sort l'année suivante : I won't tell you more.
Cmd
4
Écrit par

Créée

le 21 juil. 2012

Critique lue 1.7K fois

15 j'aime

3 commentaires

Cmd

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

15
3

D'autres avis sur Grease

Grease
mistigri
7

Critique de Grease par mistigri

Grease c'est le genre de films qu'on adore détester: débile, kitsch, et une histoire foireuse... et pourtant on peut pas s'empêcher de le regarder (oui vous savez "on est tombé dessus comme ça, par...

le 5 oct. 2010

48 j'aime

5

Grease
Alex-La-Biche
6

Nostalgie d'un beauf

Je me souviens de cette année 1958. De notre dernière année de lycée à moi et mes potes. Juste avant qu'on parte faire la guerre des gangs dans le Bronx. C'était une putain de promo, une promo de...

le 30 juil. 2014

43 j'aime

13

Du même critique

Gravity
Cmd
6

Il est temps de redescendre sur Terre.

Qu'est-ce que ça fait du bien de voir du mouvement, de voir des crachats et des poings levés, que c'est agréable de voir certains agiter les fourches tandis que d'autres brandissent des banderoles...

Par

le 27 oct. 2013

66 j'aime

13

La Reine des Neiges
Cmd
8

Reine sereine, Sven ce renne

Malgré un coté comédie musicale un peu appuyé (trop par instant même si globalement les musiques et chansons sont cool), je me suis retrouvé sur le cul dès cette intro, devant ces coupeurs de glace...

Par

le 27 nov. 2013

56 j'aime

8

La Folle Journée de Ferris Bueller
Cmd
8

Sauvez Ferris Bueller ! Regardez ce film.

Ferris Bueller aurait pu être une sale tête à claque, ses petites combines, ses caprices, son culot et son ton condescendant pourraient vous donner une mauvaise idée de sa personne. Son meilleur pote...

Par

le 19 août 2013

51 j'aime

3