J'adore les requins ! Je suis absolument fasciné par cette espèce animale injustement incomprise. Paradoxalement, j'aime aussi énormément les films de requins, ces mêmes métrages qui ont forgés dans le marbre cette réputation de mangeur d'hommes qui colle encore à la peau de ces poissons aux grandes dents. Du mythique Jaws pas terrible The Meg en passant par l'excellent mais pourtant sous-estimé The Reef voir un petit détour par le très efficace 47 Meters Down , j'aime voir des requins à l'écran se repaitre de notre viande.
Pourtant, le genre n'est pas le mieux loti. Si j'ai une affection pour certains de ces films, je ne peux que reconnaitre que ce n'est pas le genre offrant les meilleurs films, quand il n'est pas volontairement salopé par des projets puant le cynisme, ne se cachant même plus de faire de la merde pour autant que des gens paieront pour la voir.
Mais je répond présent aux annonces de projets, le cœur plein d'espoir d'à nouveau frissonné à l'idée de me retrouvé en mer face à ce prédateur. Un espoir qui n'a pas longtemps tenu devant Great White.
Ca ne commençait pas trop mal, avec une première scène plutôt efficace, puis sont arrivés les personnages ou plutôt devrai-je dire: la bectance du squale juste là pour se faire bouffer. Cette précision à cette importance car le scénariste, conscient que le squale devrait se nourrir, n'a semble-t-il pas vu la nécessité de développé ces personnages. On suit donc des gens-foutres, même pas sympathique en plus, et on attend qu'ils se fassent bouffer, en sachant à l'avance que l'un de ces personnages survivra puisque protégé par la sainte protection scénaristique empêchant dans la plupart des films de tuer
une femme enceinte.
Il y a pourtant volonté d'avoir un personnage travaillé, sous fond de traumatisme suite à une rencontre (et morsure) ultérieure avec un requin, mais ça n'est jamais exploité (sauf pour intégrer des flashbacks illisibles à la limite du jump-scare). On a aussi un couple dont je n'ai jamais réussi à saisir le pourquoi du comment de leur fonctionnement, lui il est ronchon et jaloux mais on ne sait pas vraiment pourquoi, en fait c'est juste un con.
Mais bon, à la limite, ce qui intéresse dans ce genre de films, c'est le requin. Et bien parlons-en. Nous avons ici le requin à géométrie variable, qui attaque un hydravion mais une fois qu'il commence à couler, laisse ses occupants se mettre à l'abri et na va JAMAIS essayer d'attaquer le canot gonflable (enfin si, il le fera UNE seule fois), juste attendre que les naufragés tombent à la mer. Faut dire que si le comportement était cohérent, le film ne durerait que 30 minutes donc...
Ah et, évidemment, le requin rugit...
Un requin, qui plus est, très peu convaincant. Principalement la faute à des effets de synthèses hideux (manque de budgets j'imagine) et une mise en scène ne parvenant jamais à rendre le squale menaçant (même quand ils sont plusieurs).
Je trouve cela dommage car la réalisation à quelques bonnes idées, dont quelques plans zénithaux montrant les naufragés perdus sur l'immensité bleue, une ombre sous-marine les traquant (ça fait son petit effet). Mais l'inexpérience, le manque d'inventivité voir même un faible budget (je ne saurais le dire) rendent l'ensemble plutôt cheap, l'exemple parfait étant les scènes de nuit faisant vraiment cache misère.
M'enfin, je peux au moins lui reconnaitre d'offrir des paysages de carte postale, qui me donnerait presque envie d'y passer quelques vacances. C'est en fait une histoire très mécanique, tout les rouages sont connus, presque autant que les ficelles utilisées. Dans l'ensemble c'est surtout ennuyant, rien ne donne vraiment envie de suivre cette histoire, même pas l'envie morbide de voir des coquilles vides se faire dévorer et c'est édulcoré au possible. Il y a plus d'hémoglobine lors d'une prise de sang que pendant une attaque de squale dans ce film, c'est dire.
Cette année non plus, les requins ne m'ont pas fait frissonner. Peut-être que celui qui viendra visiter nos belles plages françaises d'Arcachon en compagnie de Kad Merad y parviendra... fichtre, serais-je donc naïf à ce point ?