Après les facéties d’He Never Dies, ce quatrième opus revient aux affaires sinistres. Sans plus aucunement revendiquer un quelconque réalisme (le résultat est plutôt léger), la recherche esthétique s’inscrit dans la continuité de la démarche opérée sur Flowers, soit une quête insatiable et passionnée de glauque. Hideshi Hino, justement réalisateur de Flowers and Flesh of Blood [seul opus digne d'intérêt à ce stade de la saga], revient pour signer celui qui est tenu comme le meilleur de la série des Guinea Pig par l’ensemble de ceux qui ne trouvaient pas leur compte dans les deux premiers films. Adaptation de l’un de ses mangas, c’est une sorte de cartoon romantique et premier degré laissant planer le doute entre fantastique et état psychotique de son héros. Il faut signaler qu’avec une durée de près d’une heure contre une quarantaines de minutes pour les précédents, Guinea Pig 4 apparaît décidé à dépasser ses modèles, tentant de les effacer des mémoires via une histoire d’amour impossible kitsch à souhait.
Un peintre prend en charge une sirène blessée découverte lors d’une de ses excursions dans les égoûts (ou il aime venir cherche l’inspiration). Son corps est progressivement dévoré par un mal inconnu, gagné par des excroissances de chaire [pour se faire une idée, on se croit entre The Brood et Street Trash] aspirant toute son énergie vitale. L’artiste tente en vain de la sauver, la représentant sur ses toiles en parallèle [il la sauve par toutes les voies possibles, comprenez la poésie, prise très au sérieux par nombre de fans émus]. De Hino, difficile d’attendre autre chose qu’un héros aux répliques lyriques et emphatiques, toutefois celui-ci est plus nuancé que le samouraï de Flowers : la naïveté a pris le pas sur l’ineptie.
Le scénario demeure minimaliste [la sous-intrigue parallèle assez bidon, proche du deux es machina pataud et buriné, impliquant la curiosité des voisins], l’essentiel de la trame se résumant à la dégradation physique subie par la sirène. Ce qui paraissait prometteur ne débouche que sur un déferlement de gore graphique aux couleurs de la gay pride et au grotesque revendiqué de chaque instant, et ce déferlement occulte somme toute le combat des deux "presqu’amants". Le film se réfugie dans une routine complaisante, filmant des plaies irrationnelles plus encore que la souffrance qu’elle engendre.
https://zogarok.wordpress.com/2013/09/01/guinea-pig-lultra-gore-japonais/