In real life, Rambo would not be killing guerilla fighters, he would be learning sound language.

Entre sa promotion, les images de tournages qui se sont transformées en mèmes, et ses prémices ; ce film s’annonçait être déjanté. Et il l’est ! Pur condensé d’action sous acide teinté d’un humour frisant le grotesque, Guns Akimbo est aussi unique qu’il est jubilatoire. On sent bien sûr le côté anticipation, avec cette critique à peine voilée sur l’ultra-violence des armes à feu et des réseaux sociaux, ici réunis pour nous donner un résultat aussi morbide que malsain. Sans oublier cette surenchère permanente, cette escalade dans la violence, illustrée par Nix dans sa quête d’éliminer notre protagoniste principal, qui entre sans forcer dans cette catégorie des loosers magnifiques, flamboyants (je veux dire, admirez cette dégaine).

Toutefois, le film a un gros défaut : il se perd dans son délire. Cela se ressent surtout après la première moitié du film, quand celui-ci finit par arriver au creux d’une vague, après une grosse demi-heure hallucinante, absurde et jouissive. Quand le délire ne suffit plus à porter l’intrigue elle-même et qu’il faut nous apporter de nouveaux éléments aux personnages. Non seulement on sent un petit cou de mou à ce niveau, mais l’histoire n’essaiera même pas de se montrer originale. Le dernier acte repart dans un déluge d’action digne d’un jeu vidéo pour un dernier tour pour la route, mais la conclusion tombera quand même un peu à plat.

Le casting est dans l’ensemble correct, Samara Weaving et Ned Dennehy campant leurs rôles respectifs en faisant le taf. Quant à Daniel Radcliffe, il est complètement en roue libre, mais reste quand même assez cohérent sur le film et avec l’univers. Techniquement, le film se défend bien, avec une musique et des décors classiques mais qui font le boulot, des effets spéciaux et cascades qui se donnent à cœur joie pour le gore absurde, et la mise en scène de Jason Howden propose parfois quelques idées assez sympa, empruntant ses codes aussi bien aux jeux vidéo qu’au cinéma d’action.

Bref, le film n’est pas forcément un OVNI, mais c’est incontestablement un délire jubilatoire, où la violence glorifiée est rendue absurde et grotesque par la surenchère générale. Peut-être pas le meilleur film du genre, mais sans aucun doute un des plus hilarants.