Hail Satan? est un documentaire qui m’a surpris par son ton unique, jonglant entre le sérieux et une sorte d’ironie malicieuse.

Il explore la montée en puissance du temple Satanic, un groupe activiste qui utilise l’imagerie sataniste pour défier les dérives religieuses au sein de la politique américaine. C'est cruellement bien plus intelligeant qu'il n'y parait!

Ce n’est pas du tout ce que je pensais en lançant ce documentaire, je mangeai et je voulais regarder quelques chose de léger et c’est en grande partie ce qui rend le film aussi fascinant. Je ne m'attendais pas apprécier autant cette drôle d'expérience.

Dès les premières minutes, j’ai réalisé que le film n’était pas vraiment sur le satanisme traditionnel, mais plutôt sur l’utilisation stratégique de cette figure pour promouvoir la liberté de religion et la séparation entre l’Église et l’État.

Le Temple Satanique prend des positions fortes et audacieuses, notamment en réponse à la présence des Dix Commandements devant les bâtiments gouvernementaux, et ce contraste est à la fois amusant et percutant.

Les personnages en parlent comme d'une nouvelle arme culturelle et on commence notre visionnage avec le rire et on fini par adhérer à la chose, ou du moins à la comprendre.

J'aimerai revenir sur la manière dont est capturer cette dualité :

d’un côté, les membres de ce mouvement utilisent des images provocatrices, comme des pentagrammes et des rituels étranges, et de l’autre, ce sont des citoyens ordinaires, poussés par des idéaux de social justic warrior... C'est brillant comme choix d'antagonisme, sans en être vraiment un.

On est loin des clichés du satanisme traditionnel. Les membres, comme Lucien Greaves, sont souvent plus intéressés par la défense des droits civiques que par la glorification du Diable.

Un autre aspect intéressant du film, qui a fini par m'ennuyer à la longue est son mélange de sérieux et d’humour. Les moments où l'on voit ces satanistes organisant des événements publics, entourés de parasols noirs et de têtes de cochons, offrent une vraie légèreté.

Mais sous cet aspect un peu farfelu, il y a des sujets très graves, comme les droits religieux et la place de la religion dans la politique américaine. Tous traiter avec humour et légèreté peut totalement déservir le discours et au final, beaucoup continu de les prendre pour des cons...

Comme nous en regardant le documentaire. Les 20 premières minutes font sourires, mais à la longue on soupire à chaque trait d'humour et on attend de pouvoir rester sur quelque chose d'un peu plus sérieux?

Franchement toutes les dix minutes on a le droit à une petite mélodie à la trompette pour appuyer sur le côté ridicule et la moquerie du monde sur ce mouvement. En plus de la lassitude, il y a un côté un peu cheap.

Le documentaire manque parfois de structure. On sent que le réalisateur effleure à peine certains sujets sans vraiment les creuser. Le film explore des conflits internes au Temple, comme les tensions entre les membres modérés et ceux plus radicaux, mais il aurait pu aller plus loin dans cette exploration. Personnellement j'en l'impression qu'il manque peut être encore une heure.

Couplé à ce que nous avons dit plus haut, que certaines critiques disent que le ton léger du film peut parfois faire passer à côté du vrai message politique et social que le Satanic Temple cherche à faire valoir...

On fini par se dire qu'on en voulait plus, mais probablement sur un autre ton. C'est peut être même se que je retiendrai le plus de mon visionnage.

Ceci dit, nous avons là un documentaire qui vaut le détour, de par son originalité. Il allie humour, provocation, et réflexion sociale dans un package surprenant et divertissant.

Ce n’est pas la défense ou la présentation du satanisme, comme on pourrait s'y attendre, mais un film qui interroge la place de la religion et des croyances dans la sphère publique.

C'est un film qui peut faire réfléchir tout en divertissant.

Mais c'est la partie divertissante que je pointe du doigt, car à la longue ça désert le propos.

Mais pour conclure, je le conseille à toutes personnes qui veulent se perdre devant un documentaire originale et vous aussi vous finirez par vous dire:

Gloire à Satan!

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