Hakuchi, l'idiote par Tybalt
Hakuchi le terme japonais pour Innocent, dans le sens idiot du village. C'est un peu le tempérament de Isawa, jeune fallot ayant abandonné ses rêves après le début d'une guerre qui n'en finit pas, vivant par choix malgré son haut statut social dans un quartier des plus plebeiens.
Travaillant pour la télévision dans le cadre d'un programme de propagande et soumis aux caprices de Ginga, une diva hystérique qui a acquis une importance telle que personne ne peut plus rien lui dire, Isawa a renoncé à ses réalisations pour rester simple assistant, assistant à sa vie en tant que simple spectateur, une vie faite de bombardements, de brimades, et de folie pure, où tout le monde semble avoir perdu la raison. Le noeud coulant est installé à demeure dans un coin de sa chambre, prêt à servir. Jusqu'à la rencontre avec la femme du voisin, Hakuchi au véritable sens du terme, femme enfant qui ne parle pas, et qui passe son temps à observer la nature.
Ce film est la première réalisation du petit fils DU mangaka, Ozamu Tesuka, et démontre un véritable talent pour dépeindre à petites touches, subtiles, et discrètes, l'horreur d'une société coincée entre la guerre et les médias de masse attisant celles-ci. Pas de dénonciation facile et lyrique ici, tout se passe par petites touches, par félures s'élargissant peu à peu, par légers coups de pinceaux égratinant peu à peu le désir de vivre de Isawa, jusqu'à l'assaut final, celui qu' il attend depuis toujours, et qui l'obligera à réagir, enfin, et sortir de cette espèce de gaze semblant avoir figée la société qui l'entoure.
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