Sans structure on ne peut atteindre le sommet

Pour le moment, chaque film de la saga Halloween que je visionne fait moins bien que le précédent… et si j'en crois les avis sur le cinquième et sixième épisode de la saga, ça ne risque pas de changer.

Plus précisément, si cet Halloween 4 n'est pas mauvais sur toute la ligne, il est indubitable qu'il se trouve bien un cran au-dessous du 2 (qui était déjà un cran en dessous du 1, mais ça vous l'avez déjà compris).


Déjà, Michael Myers et Loomis font leur retour comme ça, comme si la fin du second épisode était une hallucination collective… franchement, vu la gueule de l'explosion, le Docteur Loomis (Donald Pleasence) a vraiment eu de la chance de s'en tirer avec une simple canne et une aussi belle brûlure… à croire que lui aussi hérite de l'invulnérabilité de Michael Myers (manquerait plus que les producteurs fassent ça tient !). M'enfin bon, voyons les choses du bon côté, au moins on a droit au retour du meilleur personnage de la série.

Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) ne fait cependant pas son retour puisqu'on nous annonce qu'elle est morte… bon du coup, je suppose que les suites enverront se faire foutre cette affirmation, on n'est pas à un reniement près ceci dit.

Michael Myers (incarné cette fois-ci par George P. Wilbur) perd quant à lui en impact, en poids. Notamment, car en plus d'être invincible, il peut dorénavant se téléporter, que ce soit lors de la scène de la station service dans laquelle il disparaît entre deux plans, ou plus tard, lorsqu'il descend du toit en l'espace de quelques secondes (on dirait le sketch Jesus II Le retour par moment). D'ailleurs, je ne suis pas très fan de son nouveau masque, beaucoup trop lisse, beaucoup trop blanc.


Il y a quelques bonnes idées qui se révèlent mal exécutées pour une raison ou pour une autre, parfois à cause des personnages secondaires. Outre le cliché des camarades de classe de Jamie (Danielle Harris) qui se comportent comme des démons avec elle (c'est dans ces moments-là que je suis content de ne pas avoir et de ne pas vouloir d'enfants), on a par exemple droit à une scène où, après l'annonce d'un couvre-feu, plusieurs personnes n'hésitent pas à effrayer le chef de la Police, armé bien évidemment, avec des masques de Michael Myers… pas la meilleure blague à faire. Sachant qu'on a aussi droit à une bande de rednecks (plutôt mal exploitée) qui veut à tout prix trouver Michael Myers et le buter, quitte à tirer sur tout ce qui bouge.

L'idée provient à la base de Carpenter/Hill qui souhaitaient que le traumatisme subit par les habitants il y a 10 ans soit encore ancré dans les mémoires et que la fête d'Halloween soit abolie dans la ville. Les pauvres, déjà que les producteurs ont abandonné l'idée de faire d'Halloween une saga d'anthologie après le troisième épisode, ils ont carrément décidé de jeter la plupart de leurs idées avec le quatrième : ils ont bien fait de se barrer de là.


Il y a quand même quelques bonnes idées. Déjà, Michael Myers se réveille pile-poil au moment où il apprend qu'il a une nièce, comme si c'était le fait d'apprendre qu'un membre de sa famille est en vie qui le faisait revenir d'entre les morts. Mais c'est surtout la fin qui marque : pour le coup, Halloween 4 s'en tire avec la meilleure fin des quatre premiers films. Jamie devenant le nouveau Michael Myers, comme si la malédiction passait d'une personne à l'autre ou se transmettait.

Enfin, les acteurs se débrouillent tous très bien, que ce soit Donald Pleasence, la très bonne Ellie Cornell ou encore Danielle Harris, très bonne elle aussi alors qu'elle n'a que 11 (attendez non, oubliez cette phrase !). Plus sérieusement, les deux actrices principales se débrouillent vraiment très bien pour leur premier gros rôle au cinéma. Ellie Cornell aura d'ailleurs le prestige de tourner dans un film d'Uwe Boll quelques années plus tard, au pinacle de sa carrière, dans le très célèbre House of the Dead.

Bref, une suite plutôt moyenne, avec certes quelques qualités, mais surtout pas mal de défauts. Ça ne dure même pas une heure trente et pourtant j'ai réussi à m'ennuyer par moment :un quatrième opus sans aucune structure et loin d'atteindre les sommets (vous l'avez ?).

MacCAM

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