Halloween 2 commence par un bref rappel du premier opus en intégrant la fin du premier film sous un angle un peu différent, banalisant les séquences en vue du crescendo à venir. Cette technique sera reprise par Vendredi 13 sans intelligence (l’inverse aurait été troublant) pour, dans le Chapitre III, remettre les dix dernières minutes du II. Mais cette fois en en faisant ses dix premières, purement et simplement.


Sous-titré « Le cauchemar n’est pas fini », le film est la suite directe du film-culte Halloween de John Carpenter (The Thing, L’Antre de la Folie). La nuit de Michael Myers ne faisait en fait que commencer. L’action va se dérouler entre l’hôpital où a été conduit Laurie et les quartiers de Haddonfield. Nous retrouvons les mêmes personnages associés à de nouveaux.


Produit et écrit par Debra Hill et Carpenter, Halloween 2 présente plus de meurtre, plus d’action. Tendu vers l’explicite, ce second opus s’avère en plus de sa brutalité, quelquefois ouvertement érotique (là où le sexe revêtait généralement un côté minable dans l’Halloween de Carpenter). C’est Carpenter qui désirait davantage de violence et l’a mise en valeur en supervisant le montage – mais il n’est pas intervenu sur le tournage. Rick Rosenthal (auteur vingt ans plus tard de Halloween: Resurrection) s’est trouvé contrarié du résultat et a nourri les accusations de désir de sabotage portées à l’encontre de Carpenter.


Le suspense est moins profond que dans le film de 1978, mais il n’y a pas moins de tension pour autant. Le mérite en revient aussi aussi à cet effet de réel toujours aussi garanti. Même si deux ou trois détails apparaîtront plus ou moins cliché, les personnages, les agissements et dialogues sont pleinement cohérents. Tout sert la menace, la pertinence et la vraisemblance ne sont que des outils. Les trois décennies de recul n’ont rien entamé de sa puissance.


Ce n’est pas un nouveau classique comme l’est son modèle, évidemment. Mais quel dommage qu’en raison de cette filiation, Halloween 2 se retrouve à ce point mésestimé, ignoré. C’est un slasher exemplaire, surplombant la masse du genre. Il rejoint 20 ans après et l’Halloween II de Rob Zombie dans l’échantillon très étroit des opus hautement recommandables de la saga Halloween. Elle-même est l’une des seules sagas horrifique valide dans son ensemble connues à ce jour, contrairement aux improbables Freddy et plus encore aux surréalistes Vendredi 13.


Faisons les comptes : Halloween II n’est clairement pas à la hauteur de son monstre de prédécesseur, soit, il n’empêche que c’est un brillant film de genre, c’est la seule suite clairement à l’image du premier qui soit un moment important dans le cinéma d’horreur. Halloween II a aussi le mérite d’enrichir les bases posées par Halloween et apporte des éléments permettant de donner du sens au Mal, sans sacrifier sa dimension abstraite (voir surnaturelle).


Conservant la même veine esthétique, il l’agrémente par quelques idées de cinéma (la vision subjective sur un Michael flou, le tueur au travers des écrans de contrôle, le plan de l’aiguille). Si l’on omet la reprise du theme dans un arrangement malvenu, Halloween II commet un sans-faute. Pour Carpenter et Debra Hill, il devait alors clore les aventures de Michael Myers, comme le final nous l’indique. Mais un filon est né, qui les dépasse et qu’il vont tacher de gérer, sinon d’étouffer, avec la dissidence de Halloween 3.


http://zogarok.wordpress.com/2014/10/31/la-saga-halloween/


http://zogarok.wordpress.com/2014/10/30/halloween-la-nuit-des-masques/

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le 31 oct. 2014

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Zogarok

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