En France on connait relativement peu le réalisateur britannique Pete Walker qui a pourtant tourné un bon paquet de films de genre dans les années 70 en Angleterre comme Die Screaming Marianne ou Frightmare . Sorti en 1979 The Comeback traduit par je ne sais quel approximation Hallucinations et un mélange de thriller un peu mou de la rotule avec une approche horrifique qui flirte un peu vers le giallo et le slasher. Le film de Pete Walker reste surtout englué dans un faux rythme un peu soporifique qui l'empêche de broder correctement autour de ses maigres fulgurances horrifiques.
Le film raconte donc l'histoire d'un chanteur à succès qui revient à Londres après six ans de silence afin d'y enregistrer un nouvel album. Son producteur l'envoie se concentrer et se mettre au vert dans une immense maison de campagne tenue par deux domestiques un peu louches. L'artiste est alors victime de cauchemars et sombre dans peu à peu dans une forme de dépression alors que (sans qu'il le sache) des meurtres ont lieue dans son entourage.
Hallucinations est un film complétement bancal jusque dans la résolution de son mystère qui pourra laisser vraiment perplexe la plupart des spectateurs. Mais avant d'en arriver à son épilogue le film de Pete Walker va très longuement nous trimballer dans une histoire alternant des sous intrigues franchement peu palpitantes, de multiples fausses pistes pour ménager le suspens et heureusement quelques séquences plus horrifiques et fantastique. Lorsque le tueur déguisé en vielle dame entre en scène (de loin les meilleurs moments du film) Hallucinations prend des allures de giallo sanguinolant avec des meurtres très graphique et brutaux à l'arme blanche et le film de Walker s'oriente également plus vers le fantastique étrange et surnaturel lorsque le héros est confronté la nuit tombé à des cris, des pleurs et des hallucinations comme dans un film de maison hantée. Entre ses deux pôles pas toujours très réussis ni parfaitement exploités mais sympathique il reste un immense terrain vague, une morne pleine de lieues communs et de péripéties propres à combler le vide comme les relations du chanteur avec son producteur ou avec la secrétaire de ce dernier.
Côté casting c'est le chanteur américain Jack Jones qui incarne cet artiste sur le retour pour ce qui restera son unique rôle au cinéma. Après quelques recherches j'ai vu que ce brave Jack Jones était surtout connu en France pour être l'interprète du générique de la série La Croisière S'Amuse , oui le fameux LoveBoaaaaaat !! Puisque l'on est dans l'esprit série des années 70/80 on va y rester avec David Doyle (Le Bosley de Drôles de Dames) qui incarne ici un producteur avec un léger penchant pour le travestissement. Les deux comédiens qui incarne les domestiques bien louches jusqu'à la caricature sont assez formidables notamment le comédienne Sheila Keith dans le rôle de Madame B, une gouvernante un peu trop serviable. Hallucinations oscille aussi bien trop souvent entre des moments vraiment réussi mais trop rares comme les meurtres, quelques séquences jouant sur une horreur maladive et pourrissante et des instants beaucoup plus maladroits voir assez drôles par inadvertance. C'est tout de même un sentiment d'ennui qui prédomine tout le long du film et jamais la réalisation comme le scénario ne nous invite à nous creuser les méninges pour résoudre l'énigme au cœur de son récit , l'aspect whodhunit étant bien trop mal exposé à mon gout puisqu'il n-y a pas d'enquête et que le personnage principal isolé dans la maison ne sait même pas vraiment ce qui se passe autour.
Au risque de passé pour un psychopathe tordu je dirais qu'à part les deux trois meurtres de la mamie tueuse et les aspects les plus putrides du film il n-y a vraiment pas grand à en retenir à part peut être la courte scène ou Bosley se prend vraiment pour une drôle de dames (mais je ne sais si ça arrange vraiment mon statut de tordu)