Si le film a le mérite de donner un premier aperçu de l'histoire d'Harriet Tumbman, on ne peut pas dire que la réalisation soit dentelée. Au delà des incohérences qui s'accumulent, le fil liant tous les éléments entre eux est difficile à distinguer ; les scènes de vie présentées sont courtes et leur enchaînement est si rapide qu'on a du mal à rentrer dans l'histoire. De ce fait, les moments d'émotions sont moyennement réussis pour un résultat assez poussif ; en particulier dans la première moitié du film qui donne l'impression de personnages déposés là par hasard.
Je pense à la scène où Harriet s'est enfuie pour la première fois, seule dans la forêt, et où la scène suivante elle est retrouvée assoupie, au petit matin, les esclavagistes à ses trousses ; il aurait été bon de suggérer qu'elle était fatiguée, car cet enchaînement rend une forme d'incohérence.
Il y a aussi ce moment où William lui dit "Vous avez parcouru plus de 160km seule", kilomètres dont on n'a absolument pas pu prendre la mesure en tant que spectateur étant donné que les difficultés de ses voyages ne sont quasiment pas montrées…
La deuxième moitié du film s'intensifie et permet de rentrer davantage en contact avec l'histoire d'Harriet, mais généralement, tout est présenté en surface, en dépit d'une meilleure justesse historique. 6,5/10