Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban marque la troisième adaptation de la saga au cinéma et pourtant parait tellement éloignée de ses deux prédécesseurs. Fini l'ambiance "joyeuse et enfantine" qu'on avait pu voir jusqu'ici, cette fois-ci la maturité prend le dessus. Cela se ressent au niveau de l'ambiance, de la réalisation mais également de nos plus très jeunes acteurs qui ont déjà bien grandis.
Opus très particulier à l'atmosphère inoubliable, c'est le Harry Potter qui a connu le moins bon score au Box-Office, et un Harry Potter trop peu mis en avant. Pourtant, pour moi comme beaucoup d'autres j'imagine, ce film reste le meilleur de la saga, bourré de qualités et quasi exempt de défauts.
On doit (en partie) cette grande réussite au génie de Cuaron et de son talent de mise en scène. Jamais un Harry Potter n'aura connu une si belle réalisation accompagné de son montage parfait. Cuaron prend les choses au sérieux, supprimant pratiquement toute touche d'humour pour instaurer une ambiance véritablement sombre voire malsaine. Il crée une atmosphère magnifique, glaçante et inimitable dans le cadre de cette saga. De plus, il rend cet opus encore plus immersif que ses compères grâce à sa réalisation exemplaire. Il s'amuse à en mettre plein la vue tout en gardant une simplicité, où le seul but du tape à l’œil n'a pas sa place. Là où Columbus ne faisait "que" retranscrire les tomes à l'écran, Cuaron se permet quelques libertés très appréciables. Son respect de l'oeuvre, son talent derrière la caméra et sa propre vision font de cet opus le plus réussi de la saga concernant la forme.
A côté de cela, il ne faut pas oublier le casting qui a fort bien évolué depuis le début de cette aventure. Ron, Harry et Hermione sont toujours brillamment incarnés par leur interprète tout comme les personnages déjà rencontrés jusque là. Mais comme à chaque nouvel opus, d'autres font leur apparition. Ici, ce n'est rien de moins que deux des meilleurs personnages de tout l'univers d'Harry Potter, Sirius Black et le professeur Lupin. L'un campé par le géniallissime Gary Oldman, l'autre par l'excellent David Thewlis. Les rapports entre ces deux personnages marchent à merveille, tout comme la relation Sirius/Potter, très émouvante vers la fin.
Un côté sensible fort mis en avant et souligné par l'excellente et dernière bande originale de la saga composée par John Williams. Moins dynamique et joyeuse que ses dernières, elle correspond tout à fait au film qui se veut comme tel. Émouvant, sombre, mature. Une grande réussite.
Le scénario est quand à lui plus complexe, riche en nouveauté et surtout très intelligent. La menace n'est plus Voldemort mais le "méchant" Sirius Black, si bien présenté durant les 3/4 du film, annoncé comme un être totalement terrifiant. Un des moments les plus marquants de cet opus n'est autre que le passage du retourneur de temps. C'était déjà un grand moment dans le bouquin, mais lorsqu'il est retranscris à l'écran par Cuaron, c'est un pur régal. Le film ne laisse aucun répit au spectateur, scotché devant son écran en raison d'un rythme parfait pour sa durée peu conséquente.
Si cet opus était celui que j'aimais le moins lors de mon premier visionnage de la saga, il s'avère être mon préféré à présent. Un film réussi sur tous les domaines, avec un énorme potentiel jamais gaché et un talent de mise en scène absolument magique. Puissant, émouvant et totalement immersif, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban représente la quintessence de l'univers de J.K. Rowling.