Troisième épisode des péripéties du célèbre jeune sorcier Harry Potter, ce troisième opus est sorti deux ans plus tard du précédent épisode, suite à une plus grande préparation technique, à un changement de réalisateur et à un remplacement d’acteur pour le rôle du directeur de l'école Poudlard. Après avoir été conquis par les deux premiers longs-métrages à la qualité de réalisation irréprochable, le fait qu’un nouveau réalisateur prend les commandes de cette saga fantastique peut faire peur, nous faisant même craindre de ne pas retrouver le même état d’esprit des deux premiers. Mais d’un côté, c'était une nécessité. Harry Potter et ses plus fidèles amis ne sont plus des enfants curieux, ce sont maintenant des adolescents matures et responsables.
Chris Columbus ne pouvait plus être le réalisateur de cette saga, il fallait bien que l’esprit enfantin et le divertissement familial régnant dans les deux premiers films occupent moins de place dans ce troisième long-métrage. Mais étant donné la forte attente des cinéphiles et le succès de cette série de films nous faisant voyager dans le plus merveilleux et étincelant des mondes de la sorcellerie, les producteurs ne pouvaient pas engager n’importe quel réalisateur pour développer ce troisième opus tant attendu. L’écrivaine J. K. Rowling avait ce lourd fardeau à porter et son choix, parmi les réalisateurs proposés par les producteurs, s’est porté sur Alfonso Cuarón, un réalisateur mexicain très prometteur et ayant déjà construit des films avec comme thème l’adolescence.
Comme je savais que ce n’était pas le même cinéaste qu’il allait développer ce troisième opus, il fallait que j’oublie un peu ce que j’ai vu dans les deux premiers films. C’est donc avec une nouvelle vision que je suis allé voir ce troisième opus au cinéma, comme je l’ai fait pour les deux premiers longs-métrages, et le résultat est particulièrement satisfaisant. L’univers d'Harry Potter est rondement bien respecté, tout ce qui caractéristique cet univers fabuleux est hautement bien inclus dans cette troisième production, avec un développement du monde de la sorcellerie plus large et plus fourni, mettant plus en contexte les liens familiaux étranges d’Harry Potter. Ayant lu le livre, comme pour tous les autres bouquins, l’adaptation est aussi conforme que celle des autres productions, avec une touche personnelle du réalisateur sur certains points et également une prise de liberté très visible et évidente sur la mise en scène.
Bien entendu, ce qu’on attendait le plus dans cette production est l’interprétation des personnages. Une fois de plus, le casting est loin d’être fallacieux. Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint habitent leurs personnages avec beaucoup satisfaction de notre part, y compris ceux qui sont là depuis le début comme Maggie Smith, Alan Rickman ou Robbie Coltrane. On compte également des nouveaux personnages très bien introduits dans le contexte, particulièrement Gary Oldman, excellent dans la peau du prisonnier d’Azkaban, donnant beaucoup de profondeur dans la peau de ce personnage central de l’histoire, même s’il est peu présent. Un casting acceptable dans l’ensemble, dommage que je n’aie pas le même ressenti pour le scénario. Comme je l’ai dit, l’ambiance magique et le respect de l’univers sont conformes à nos attentes, c’est surtout son enrichissement qui m’a assez déplu avec l’apparition du loup-garou, le voyage dans le temps et une absence navrante de méchants, cela signifie l’essoufflement de la saga et surtout du déjà vu, dans bien d’autres films plus ou moins dans le même genre.
Heureusement que les détraqueurs, des créatures à l'apparence fantomatique et incroyablement terrifiants, se manifestent suffisamment pour compenser le manque d’antagonistes. D’autres éléments m’ont également déçu comme le match de Quidditch qui n’est pas aussi attractif que ceux des deux premiers, malgré la pluie et l’orage qui pouvaient rendre la scène plus vivante. Toutefois, c’est un épisode bien étudié, mettant en avant Harry Potter sans mettre trop en retrait les autres personnages, avec une approche subtile sur ce qui s’est passé la nuit du meurtre des parents de ce dernier, alimentant un aspect de même intensité qu’un film d'enquête. L’humour est également présent, un peu macabre mais d’une sensibilité remarquable, comme le gonflement insolite de la méchante tante de la famille Dursley ou le livre de bouffeur de pages incontrôlable. Décors majestueux, de l’action bien mouvementée, une bande-son de John Williams toujours aussi bien écrite, cet épisode présente des défauts mais c’est un bon suivi de la saga. 8/10
- S’il va falloir le tuer, il faudra aussi me tuer !
- Non...Une seule personne mourra ce soir.
- Ce sera VOUS !