Entre kusturica et tarantino made in Morocco
Des scènes extravagantes, invraisemblables et pourtant si ordinaire dans ce contexte Marocain. Un film d'une très grande esthétique.
Par
le 10 déc. 2017
Headbang lullaby pourrait devenir une nouvelle valeur étalon, à savoir celle qui mesurerait le taux d’ensevelissement du fond par la forme. A la lecture du synopsis, le propos du film s’annonce confus puisque Hicham Lasri multiplie les pistes : le parcours de l’équipe marocaine de football lors de la coupe du monde de 1986, les émeutes de 1981 à Casablanca, un conflit communautaire entre deux villages séparés par un pont qu’un agent de police local (Aziz Hattab) doit surveiller en prévision du possible passage du cortège royal… Un menu copieux qui sera finalement indigeste.
Faute d’une écriture suffisamment réfléchie et travaillée, il sera bien difficile aux spectateurs de démêler le plausible (ne parlons pas de vérisme) de la pure farce, de l’absurde et, in fine du superflu. Headbang lullaby échoue à avancer la moindre réflexion ou message.
A cette confuse et frêle « narration », Hicham Lasri vient greffer une mise en scène des plus démonstratives qui à aucun moment ne sert le propos. Headbang lullaby est ainsi jonché de plans réalisés au steadycam aussi improbables que redondants : enchaînements de rotations rapides (verticales ou horizontales) à 360°, multiplication des prises de vues en biais, images inversées (180°), etc.
Enfin, ce long métrage est marqué par un gros travail de post production et d’étalonnage, mais là encore la profusion nuit au réalisme. Ces expérimentations visuelles prétentieuses à grand renfort de mouvements de caméra inappropriés n’apportent rien d’autre qu’un peu plus de confusion chez les spectateurs. La greffe ne prend pas et la projection du film en devient exténuante.
Créée
le 6 avr. 2018
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