Ermites de Sisyphe.
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"Heat" se démarque par la profondeur peu égalée qu'il offre dans la représentation de ses personnages. Si la prouesse technique de Mann, la splendeur des paysages urbains de L.A et la précision des dialogues peuvent être saluées, c'est bel et bien la complexité psychologique et l'ambivalence morale des protagonistes qui frappent le spectateur.
En dépit de la longueur de ce récit choral, l'histoire personnelle des personnages reste étonnamment voilée, nous laissant dans le flou sur les chemins qui les ont menés à cet instant précis. Les membres du "crew" de Neil ne se dévoilent qu'à travers leurs pulsions premières : le désir de fuite dissimulé derrière un masque de froide logique, l'ivresse de l'action, l'avidité du gain, la fierté personnelle et la pulsion de tuer. En miroir, Vincent, policier, ne semble pas tant guidé par une boussole morale vacillante, ou la peur du code pénal, que par une autre pulsion primaire : celle de la traque.
"Heat" nous incite à une introspection sur la nature profonde de l'homme. Derrière les masques de la criminalité ou de la justice, c'est peut-être la recherche de nos instincts les plus primaires qui nous motive.
Le message sous-jacent de "Heat" semble ainsi suggérer que, par delà le bien et le mal, ce qui compte est de de définir un code moral fondé sur le détachement matériel et de posséder la discipline pour s'y conformer.
Car tandis que Neil réussit momentanément à échapper à l'étau qui se resserre sur lui, il est finalement rattrapé par ses instincts vengeurs, précipitant sa chute. A l'inverse, Vincent reste fidèle à son code en quittant la femme aimée pour retourner la traque, et vaincre.
Créée
le 10 sept. 2023
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