Heat
7.8
Heat

Film de Michael Mann (1995)

Le temps file, pas le temps pour le p’tit dej’. Peut-être un café ? Pas le temps.
Elles sont où les putains de barrettes de la gamine ? Et son père ?

La nuit tombe déjà, elle enveloppe le monstre mégalopolistique, des flics enlacent le trottoir, d'autres flics les examinent. Le shérif se pointe, pointe du doigt, regarde faire et flaire, c’est le début de la traque.

Un travail de pros, une erreur de débutant. Autant finir le boulot, on finira le débutant plus tard… merde trop tard…

Ils savaient comment réagir, comment se servir de la bête tentaculaire pour déguerpir, les cowboys sont toujours prêts pour un rodéo.
Cowboy plein aux as à l’appart vide, où le bruit du flingue résonne encore en harmonie avec les vagues.
Noyée dans cette mer polluée, une perle surgit, il s’y accroche. C’est la seule bouée au milieu des algues fluorescentes, camouflage idéal pour le monstre.

Le monstre a fait des petits, le débutant a tout balancé, putain de psychopathe, il bosse en freelance.
Son silence viendra…

Le shéraf se rentre, journée exténuante. Putain de poulet trop cuit, trop froid, saleté de macabés, saleté de baraque post moderne, saleté de relation…
La faim se fait sentir, prêt pour une balade nocturne. L’odeur de la pute sur le bitume, alléchante, la mère en larmes, sortez la d’ici bordel.
Le sheraf se rentre, le cowboy le prend pour un mariole, saleté de baraque post moderne. Prêt pour une traque nocturne, la monture est de sortie.

La rencontre. Peut-être un café ? D’accord.

Ketchup au milieu de la table, on contient le sang, aucune effusion autour des cafés de la paix.
Un seul choix à faire, deux possibilités: ouvrir le bouchon et faire monter la mayonnaise, ou se laisser porter par les vagues et atteindre un autre rivage.
La perle ou les dollars? Tout lâcher en moins de 30 secondes si ça commence à chauffer.

Et pour quelques dollars de plus, pourquoi pas ?

Bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang bang, bain(g) de ketchup.
Les dollars en poche, la perle dans la bagnole.

Le shéraf se rentre dans sa chambre d’hôtel, prêt pour un bon bain, le cowboy est surement déjà loin. Le boulot l’a suivi, le sang coule toujours, la baignoire déborde, elle n’a surement pas dû trouver ses barrettes la gamine.
La mère en larmes, sortez la d’ici, sors-toi de là, va faire ton boulot.

Pour le cowboy, plusieurs portes de sortie, plusieurs issues, un seul choix : le mauvais, la vengeance, le débutant, saleté de détraqué.
Pense à la perle et au coffre plein de billets, le bonheur presque palpable…la vengeance.
Look at me, Look at me, bang bang, et pour quelques cadavres de plus, pourquoi pas ?

Les traces sont fraîches, la perle brille au loin et attire le regard de l’homme de justice.

30 secondes pour tout lâcher, la perle, les dollars, et la vie.
Le cowboy fuit, bang bang, dans le désert aéronautique, bang, porte de sortie à double tranchant.
Il se met à fuir, il se vide.

Une dernière poignée de main, à défaut des dollars, la perle ne brille déjà plus.
Richard_Grayson
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le 11 janv. 2015

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Ricky  Grayson

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