Le Face à Face par excellence
Heat, réalisé par Michael Mann, sortie en 1995, constitue à mon sens l'un des plus grands face à face de l'histoire du septième art. D'un coté, Al Pacino endossant le rôle d'un lieutenant de police sanguin obsédé par son métier et prêt à tout pour venir à bout de sa traque, jusqu'à y mettre de côté sa propre famille, face à un Robert De Niro froid, doté d'un sens de l'honneur et d'un professionnalisme hors norme. Un casting qui peut paraître facile à première vue, ayant pour objectif d'exploser le box office, mais qui se révélera tout au long du film totalement justifié, de part la complexité des protagonistes, et l'évolution de la relation de ces derniers, qui fonde à elle seule le moteur du film. Un véritable jeu d'observation entre un flic et un bandit, qui monte en intensité jusqu'à la scène mythique du café, où le spectateur se rend compte qu'il a affaire à deux hommes pas si différents, qui pourraient représenter deux facettes d'un même personnage, et d’où l'opposition fera naître un véritable respect mutuel. Les deux acteurs crèvent véritablement l'écran, et il est quasiment impossible pour le spectateur de choisir son camp.
Au-delà du simple thriller, on peut considérer Heat comme un film dramatique étant donné les sentiments mis en jeu par les personnages et les conséquences des événements sur leur vie privée. C'est une véritable fresque de 2h50, qui malgré un casting principal imposant, ne met aucun second rôle sur la touche, et Val Kilmer, Tom Sizemore, Ashley Judd ou meme Nathalie Portman, qui avait 14 ans lors du tournage, demeurent tous convaincants.
La mise en scène est implacable, les scènes d'actions sont rythmées avec une main de maître, et la scène du braquage de fourgon blindé au début du film est d'une justesse et d'un réalisme déconcertants, puisqu'elle inspirera certains braqueurs de banque de l'histoire, notamment en France. Los Angeles y est montrée sous plusieurs angles, on peut y voir des milieux aisés comme des milieux bien plus défavorisés, et l'on sent un désir du réalisateur d'avoir voulu souligner l'immensité de cette ville.
Michael Mann signe donc ici sa meilleure oeuvre, et ne faiblira jamais par la suite étant donné la qualité des films qu'il a réalisés après, en particulier l'excellent Collateral, mettant en scène deux autres acteurs performants, qui le hissera définitivement au rang des plus grands réalisateurs contemporains.
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