Voilà comment on viole à sec une saga. En long, en large et en travers. Passe encore que le film pue le manque de budget (la weinstein compagny tendant de boucler chaque film avec le minimum d’investissement (en témoignent les effets imparfaits de Piranha 3D)), mais ces crétins de producteurs n’ont même pas pris la peine de s’offrir les soins d’une bonne équipe de tournage ou d’un bon scénariste pour s’attaquer à tout un univers. Le projet fait clairement vomir, du début à la fin. Comment ne pas être scandalisé par cette ouverture cheapos, tournée en caméra HD amateur par les acteurs eux même, illustrant le début de leur voyage puis leur découverte des cénobites, avec une caméra tremblotante et décadrée qui ne fait même pas la mise au point appropriée pour voir Pin Head en net. S’ensuit les errances morales de nos deux autres crétins qui, maintenant qu’ils ont vu ça, commence à se livrer à des actes plus ou moins dépravé, jusqu’à ce qu’une tournante dans les toilettes d’un bar tourne mal et qu’ils tuent de façon excessivement ambigue la fille qui les accompagnaient. S’ensuit une deuxième ouverture de boîte aussi mal foutue que la première, sauf qu’ici, ils n’ont même plus l’excuse de la caméra amateur. On poursuit avec l’implication progressive de la famille dans cette histoire, qui trouve notre ado bizarre à son retour de voyage, et qui veut savoir ce qui s’est passé, vu que deux autres ne sont pas revenus avec lui. Et là, on ne sait pas trop ce qui se passe en lui, mais il commence à vouloir coucher avec sa sœur, à vouloir tuer sa copine après l’avoir défoncé, à avoir des cauchemars où il se voit aimer la souffrance en compagnie de Pin Head et de son aspirant cénobite stagiaire au design très approchant. Bref, ça pourrait passer si c’était seulement chiant, mais l’absence totale de second degré ou d’ambigüité quant aux motivations de notre héros condamne toute tentative d’explication ou d’identification (c’est un jeune con qui veut faire le mal. Point.). D’ailleurs, pas la moindre once d’originalité à l’horizon, le film pillant sans vergogne les concepts d’Hellraiser 1 et 2 (l’ado écorché qui sort du matelas…) sans apporter la moindre innovation à l’univers cénobite, et attendant son dernier acte pour se livrer à des sévices enfin un peu craspecs, mais totalement conventionnels et téléphonés. On aura juste droit à des chaînes à crochets, soit le B A BA de la saga. Avec des acteurs qui jouent plus mal les uns que les autres (Clive Barker serait tout à fait en droit de lancer un procès aux Weinstein tant son œuvre a été violée) et une trame aussi conne qu’inintéressante, Hellraiser-Revelation tient plus du foutage de gueule que du remake ou du séquel. Avec de la chance, il ne sera plus édité d’ici quelques temps, et peut être que les fans les plus endurcis n’auront même pas vent de son existence. Assurément pire que ses prédécesseurs, et même pas drôle.
Voracinéphile
2
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2013

Critique lue 866 fois

7 j'aime

6 commentaires

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 866 fois

7
6

D'autres avis sur Hellraiser : Revelations

Hellraiser : Revelations
Voracinéphile
2

Lubrification recommandée

Voilà comment on viole à sec une saga. En long, en large et en travers. Passe encore que le film pue le manque de budget (la weinstein compagny tendant de boucler chaque film avec le minimum...

le 18 nov. 2013

7 j'aime

6

Hellraiser : Revelations
karibou77
1

L'horreur n'est pas là où on le pense

En 2011, Dimension Films était sur le point de perdre les droits de la célèbre série issue de l'esprit de Clive Barker. Que fait un producteur dans cette situation? Et bien, il sort un film, tourné...

le 30 juin 2013

4 j'aime

Hellraiser : Revelations
ultrabald
1

Critique de Hellraiser : Revelations par ultrabald

De ce film, Clive Barker a dit : « Je n’ai rien à voir avec cette putain de chose. S’ils clament que cela provient de l’esprit de Clive Barker, c’est un mensonge. Ca ne pourrait même pas sortir de...

le 9 oct. 2012

4 j'aime

Du même critique

Alien: Romulus
Voracinéphile
5

Le film qui a oublié d'être un film

On y est. Je peux dire que je l'avais attendu, je peux dire que j'avais des espoirs, je l'ai sûrement mérité. Non que je cède au désespoir, mais qu'après un remake comme celui d'Evil Dead, ou une...

le 14 août 2024

179 j'aime

48

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

102 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36