C'est un téléfilm. Donc autant ne pas s'attendre à la magie du cinématographe.
Un peu poussif, mal rythmé et visuellement assez chiant, Helter Skelter manque d'ampleur. Relativement exact quant aux faits historiques et malgré une ou deux scènes d'orgie psychédélique, il ne parvient pas à restituer le climat de démence sous acide qui pouvait règner dans le camp de vacances de Charlie et inciter ses disciples à obeir aveuglément à ses ordres, ce qui est manifestement son objectif.
Toute l'ambition du film repose sur les frèles épaules de Jeremy Davies, dont la présence m'interpelle chaque fois que je le vois dans un film. Il livre ici une interprétation intéressante du gourou mythomane et manipulateur qui croit à ses propres prophéties : voix basse et douce, regard pensif, gestes mesurés et accès de violence imprévisibles. La scène de la claque dans la gueule est bien vue, soudaine et démesurée.
Mais ça ne suffit pas à faire un bon film. A réserver donc, aux inconditionnels de film de SK et aux fans de Manson.