Critique de Hercule & Sherlock par Bidon Tavu
Hypnotique de mauvaiseté, il est tout simplement impossible de zapper avant le générique de fin. Une œuvre métaphysique.
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le 2 oct. 2010
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Réalisé entre deux films qui prolongent la veine comique de la troupe du Splendid (La Vengeance d’une blonde, Les Sœurs Soleil), Hercule et Sherlock semble orienter le petit cinéma de Jeannot Szwarc du côté des buddy movies à la Francis Veber : nous suivons deux malfrats dans leurs déboires canins, pris en étau entre les forces de police qui les pourchassent activement et la nécessité de retrouver une caisse de faux billets de banque. Le duo principal n’est pas sans rappeler celui formé par Gérard Depardieu et Pierre Richard dans La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs : Vincent est costaud et n’hésite pas à cogner (Christophe Lambert), Bruno est hypocondriaque et froussard (Richard Anconina). Comme dans Les Compères, le costaud est attaché à un objet de luxe qu’on lui dégrade sans cesse : la Mercedes devient le costume Armani. La mise en scène reprend elle aussi les codes du cinéma de Veber : montage nerveux, dialogues mordants – ou voulus ainsi – enchaînement de péripéties qui retardent la réalisation de la quête.
Le souci, c’est que si Francis Veber était à la fois réalisateur et scénariste de ses longs métrages, lui permettant de livrer une véritable vision du comique, Szwarc n’écrit pas ses films, se contente de les mettre en scène. Ce faisant, il est tributaire d’une vision du comique qui n’est pas la sienne, avec laquelle il doit composer. En résulte une production sympathique mais impersonnelle et dépourvue d’âme : les acteurs sont dirigés de façon approximative, comme décalqués à partir d’autres films, sans profondeur. Difficile de s’attacher à eux, d’autant que les dialogues manquent de naturel et de précision. En revanche, les deux chiens sont adorables et justifient, à eux seuls, le visionnage d’Hercule et Sherlock, déclinaison française de la saga Beethoven (les deux premiers volets sont sortis en 1992 et 1993) à la sauce thriller comique.
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le 12 avr. 2020
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