C'est un peu une morsure du temps, un espace ailleurs, un film français qui ne laisse pas blasé. Virginie Ledoyen (Johanna) et Maïdi Roth (Jeanne), se partagent l'affiche dans une comédie dramatique et flamboyante qui enchante les yeux, les oreilles et le coeur.
Datant tout de même de 1997, Heroïnes, perds de son éclat sous les cris des Girl's Band du XXIe siècle, mais n'en est pas moins un film émouvant, retraçant l'histoire de deux copines, prête à tout pour se faire éclabousser ensemble, des feux de la gloire sur la scène musicale. Seulement l'une est bourrée de potentiel mais timide (Johanna) et l'autre est une bombe anatomique sans aucun talent et avec un QI de loutre aquaphobique (Jeanne). Lors d'un concours, tout bascule (woooh) , une seule peut y participer, MAIS QUI ?
Virginie Ledoyen est sous les projecteurs et Maidi Roth, reste en retrait. Mais, parce qu'il y a un mais, l'ingé-son machiavélique, mais aussi très rusé (et pas suicidaire dans le milieu), place sur le physique de Johanna, la voix de Jeanne, et là, des milliers de cris de fans hystériques déchirant leurs culottes retentissent !
Cependant, Virginie Ledoyen, est en pleine crise d'adolescence, elle voit trop grand, elle veut tout, et rien ne l'arrête (sexe, drogues et déchéance). Maidi est brimé, reste toujours à ses côtés mais dans son ombre et continue à se taper tout le boulot (écriture des chansons, enregistrement, et performance Live) sans en récolter un penny de gloire.
Mais le plus important c'est pas la gloire, mais l'amitié.
Car oui, l'amitié résiste à tout : Mère folle à lier, foire à la saucisse et à l'égoïsme des autres.
j'admets que le film à vieilli, que l'univers musical de Maidi Roth a changé et que les années 90 c'est bien loin, avec ses groupies et ses folies enivrante et entêtante. Mais je me lasse pas de voir Virginie Ledoyen défoncée, se donnant à fond, avec un brin de frivolité dans le regard.
Je me souviens encore (parce que oui, maintenant, essayer de trouver ce film dans le commerce c'est comme essayer de trouver un vaccin contre le SIDA :/ pas facile du tout du tout voire impossible), de l'état dans lequel je me trouvais à la fin du film, toute adolescente, toute empreinte d'amour et d'amitié (enfin pas trop, j'avais pas d'amis à l'époque), toute secouée par la teneur hautement vulgaire du film. Je m'étais laissé emportée, loin dans une contrée où les rêves sont possibles, mais où la chienne de vie vous rattrape et vous fait vomir votre bonheur. Je m'étais rattrapé à ce film pour me construire un peu de mon identité, essayer de vaincre les obstacles et de chopper la princesse.
Tout ça pour dire, que c'était un grand coup de poing dans la gueule à l'époque, et plus jamais j'ai regardé Ophélie Winter de la même façon ... D'ailleurs, on peut faire facilement un rapprochement dans les films de l'époque avec Bouge d'Ophélie Winter (sik), je veux dire avec Les jolies choses avec Marion Cottillard (:/).
Mais c'est pas encore ça, là où Marion se fait passer pour sa soeur décédée, Virginie elle, bah passe pour une chanteuse ...
En final point : On aime la décadence des années 90, le retour en arrière pour moments frivoles, et l'ambiance lourde et pesante des non-dits angoissant du métier musicale et de la rancoeur tenace. Okay c'est pas un film d'Hitchcock purement intellectuel, mais en même temps on est pas là pour ça, on veut de la cuisse ferme et du bonheur après les nuages sombres. Donc un film à voir absolument pour compléter sa bibliothèque de films de cruches-Teens. hi hi hi \o/
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